Keitaidenwa Rei
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Keitaidenwa Rei

Nous sommes en plein coeur de Kyoto, en l'an 2043. D'étranges messages ont été reçus sur les téléphones portables, prédisant la mort de leur possesseur... Et voilà que les élèves sont enfermés dans un lycée qui semble n'être que fantôme pour la ville...
 
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 Roaring in the dark. [LIBRE]

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Allen Takahashi
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Allen Takahashi


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MessageSujet: Roaring in the dark. [LIBRE]   Roaring in the dark. [LIBRE] EmptySam 29 Déc - 16:15

Bienvenue.

Bienvenue à Chiryoku, antre de la terreur. Lycée où règne un désordre innommable, trouble qui n'a d'égal que la peur qui habite chacun des participants. Et leur nombre est grand. Inconsciemment, ils sont rentrés dans cette partie d'échecs funeste, dans ce divertissement macabre orchestré par une entité mystérieuse dont on ne connait que la cruauté. Ils n'ont pas choisi d'être là. Ils s'y trouvent malgré eux. Comme moi. Nous évoluons dans le doute, la crainte et l'angoisse, notre destin ne nous appartient plus et le fil ténu qui nous raccroche tous à la vie, unique enjeu de cette partie lugubre, se trouve entre les mains d'un inconnu qui semble jouer avec nous comme avec ses pions, nous éliminant les uns après les autres sans aucune autre forme de procès. Car il s'agit bien de nos vies. Nous ignorons quelles répercutions auront chacun de nos gestes, de nos mots et pourtant, nous n'y prêtons plus attention. Nous nous agitons maladroitement, sans doute animés par l'énergie du désespoir, comme englués dans une masse inextricable. Un but, un espoir sans doute vain mais unanime nous habite : celui d'échapper à cet enfer, de survivre comme indiqué sur le message reçu. J'ai peur qu'il fasse bientôt tomber le fou et l'emporte avec lui. Le fou, c'est moi. Lui, le joueur. Je ne sais pas si le hasard gouverne ses actes ou si chacun de ses crimes trouve son origine dans un évènement précis.
Il est étrange de constater qu'au milieu de la débâcle générale, personne ne songe à lui-même en premier plan. Tous, nous cherchons à retrouver celui ou celle qui nous est le plus cher parmi la multitude d'élèves du lycée, tout en ayant parfaitement conscience que notre entreprise s'avèrera sans doute vaine au vu de la foule affolée qui hante les lieux. Mais nous essayons inlassablement, parce qu'on ne peut pas se résoudre à renoncer à cette personne. Je suis de ceux qui tentent de savoir si elle va bien, si elle se trouve loin de moi ou même si elle a pu échapper à ce cauchemar. Il, en l'occurrence. Je m'efforce de croire qu'il n'a pas été aussi idiot que moi, qu'il n'a pas suivi cette lueur verte, qu'il se trouve chez lui. Tu y es, hein Seiji ?

" ... Mais en réalité, je suis mort de peur. "

Il faut que tu y sois. Je suis idiot, encore plus que je ne le crois. J'essaie de me persuader que tu es en sécurité, et pourtant, j'arpente toujours les lieux dans l'espoir de te trouver. Parce que la voix me murmure que j'ai tort, elle me souffle insidieusement que toi comme moi, on est enfermés. Alors je continue. C'est la seule chose qui ne me semble pas dénuée de sens au milieu de ce désordre irréel. C'est la seule chose qui me maintient dans un état décent et qui empêche mon esprit de basculer dans la folie la plus totale. Quelque part, je sens que la voix dit la vérité et si véritablement tu es là, alors tu deviens la raison pour laquelle la démence ne m'habite pas encore. Si tu es là, alors cela signifie qu'il existe autre chose que la peur et la mort, autre chose que la souffrance et Rei.
Je ne sais pas si je devrais m'en inquiéter, mais mes pas me guident dans la salle des fêtes. Dernier élève tué. Lors du bal d'Halloween. J'étais là, et comme tous les autres, je n'ai rien pu faire. Comme tous les autres ... ou presque. Parce moi, je l'ai vu. Il est monstrueux. Son regard reflète la cruauté dont témoignent ses meurtres. Il fait naître en moi une peur d'un genre nouveau. Jusque là, mes craintes étaient toujours intérieures, inhérentes à moi-même. Elles se résumaient à une seule personne, mon frère, Akira dont l'esprit me hantait continuellement. Je voyais son visage à travers celui des statues, il me semblait entendre sa voix, une voix enfantine que je m'étais sans doute inventée étant donné sa mort prématurée. Elle me parvenait sous forme d'échos lointains et à la fois si proches que j'aurais juré l'avoir à mes côtés. Même si je n'en croyais rien, même si je pensais qu'Akira constituait une entité extérieure à mon être, le docteur l'avait dit : Le spécimen Akira Takahashi ne vit qu'à travers l'esprit d'Allen. Pas Rei. Tous les séjours à Iverwall ne le feront pas disparaître. Il ne dépend pas de moi, mais paradoxalement, mon existence, comme celle des autres élèves est étroitement liée à sa seule volonté. Le sort de centaines d'individus entre les mains d'un seul.

Quelques tables et chaises se trouvent toujours dans la salle des fêtes, vestiges d'Halloween, mais la pièce entière est plongée dans une atmosphère spectrale, dans un chaos indescriptible. Ma tête s'imprègne de leurs expressions terrifiées, des cris d'horreur à la vue du cadavre. Je ferme les yeux et ne parviens pas à réprimer un frisson. Je progresse lentement et j'ai la sensation que chaque pas m'éloigne davantage du fond de la salle, comme si elle reculait tandis que je m'enfonçais inexorablement dans un gouffre sans fond. Je n'arrive pas à contrôler les tremblements qui parcourent mon corps incessamment. Chaque parcelle de mon être craint la venue de Rei. Je redoute à chaque instant de le voir surgir derrière moi. De revoir ce visage. De croiser ce regard. C'est l'heure Allen. Et mon tour sera venu. Le fou tombera et je serai le premier d'une longue série. J'ai peur. Je suis terrorisé comme je ne l'ai jamais été. Des guirlandes pendant encore aux fenêtres se soulèvent parfois, agitées par un courant d'air glacé, achevant de conférer à la pièce ce caractère fantomatique. La salle des fêtes ou les meurtres se sont achevés, là où ils reprendront peut-être. Je ne maîtrise plus ma respiration bruyante, une bombe à retardement me tient lieu de cœur, mais j'avance. J'ai envie de hurler le prénom d'Inoue-kun, mais ce cri meurt dans ma gorge. Je ne sais pas ce que j'attends, ni ce que j'espère, encore moins la raison pour laquelle je me trouve ici plutôt qu'ailleurs. La salle des fêtes est sans doute le dernier endroit qu'un élève penserait à explorer. Il me semble que je me suis lancé dans une quête incertaine, mais la peur me fait avancer et mon coeur bat toujours aussi lentement. Je me trouve au stade où la vue de n'importe quelle silhouette autre que celle de Rei me soulagerait, me délivrerait temporairement de cette peur dévorante qui accompagne chacun de mes pas, chacune de mes pensées. La salle s'arrête brusquement de reculer et je me retrouve rapidement contre le mur. Mais j'aurais voulu que cela ne se produise jamais : je suis arrivé en bout de course, je me trouve au fond de la pièce. Et personne. Accolé au mur, cette expédition aura été inutile et s'il survient, je n'aurais aucun moyen de fuir. C'est terminé. Suite et fin d'Allen T. Je passe une main sur mon visage, et me laisse glisser le long du mur pour finir assis à son pied. Je me sens comme vidé de ma substance par la peur, l'éloignement et l'angoisse. L'envie poignante de quitter cette ambiance macabre et ce cadre morbide me tiraille et pourtant, je n'y parviens pas. Tétanisé par l'échec de mon entreprise et par la crainte que tu disparaisses, je me tiens là sans que je puisse rien faire pour m'extraire de ce marasme.

Que quelqu'un vienne, que quelqu'un vienne ...
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Seiji Inoue
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MessageSujet: Re: Roaring in the dark. [LIBRE]   Roaring in the dark. [LIBRE] EmptySam 19 Jan - 1:29

Je ne sais plus depuis combien de temps je suis là, pourquoi j’y suis, et quand j’en sortirai. Je ne sais plus dans quel sens marcher, de quel endroit je viens. J’oublie toutes choses au fur et à mesure qu’elles arrivent. Je ne connais que l’existence de Rei, de mon enfermement, et de mes derniers désirs. On appelle souvent cela « Des dernière volontés ». Ici, il fait froid, les couloirs sont plongés dans l’obscurité, la nuit est close, elle ne laissera plus jamais le soleil reparaître. Les musiques dans ma tête se sont éteintes, et mon regard aussi. Je suis un de ces misérables qui traînassent sans but, ou avec une seule idée dans la tête. Un désir que personne ne pourra jamais assouvir. Un rêve que personne ne pourra réaliser. Une nuit close ou ne naît que désespoir et famine psychologique. Une impression de vide profond qui ne pourra jamais se remplir. Un vent venu de nulle part se réfugie sous ce qui reste de ma veste misérable, me faisant lentement frissonner. J’ai froid. Depuis quand n’ai-je pas ressentis cela ? Ce n’est pas un froid apaisant, celui que l’on sait pouvoir réchauffer par une présence. Non, je n’ai jamais ressentis ce froid-ci. Il me rend malade, me pousse et me gèle l’esprit. Il veut que je comprenne. Il veut que je sache à quel point il est futile d’espérer. Il n’y a plus que des souvenirs, des vides, et des personnes en panique. Je ferais tout pour ne serait-ce que garder un espoir. Ma respiration est rauque, j’ai tellement fait de crises de tétanie que je sens mon appareil respiratoire grincer. Il grince comme ces portes. Comme ces fenêtres entrouvertes par lesquelles on ne peut sortir. On est tous pris au piège dans un bâtiment ouvert. Quelle ironie.

Depuis que je suis ici, en plus de mon esprit, une autre voix me parle, j’ignore s’il s’agit de Rei ou de Madame la Mort. Mais cela revient au même, ils ne font qu’un. Elle s’est unie à lui pour tous nous briser. Cette voix sinistre, morbide fait naître en moi tellement de sentiments étranges. J’ignore s’il s’agit de la peur. Je ne sais plus définir ce que je pense. Les mots ne servent plus à rien qu’à essayer de définir nos sensations. Tout ce qu’il reste est un tas de chaire tremblante en proie à une panique sans égale. Nous ne sommes plus humains, parce qu’on a perdu toute forme de langage. Je pourrais me parler à moi-même pour garder un peu de ce qui reste de ma conversation, mais je n’ai même plus la force d’entrouvrir les lèvres pour murmurer ton prénom. Elles sont sèches, mes lèvres, et restent éternellement fermées. Je ne ressens finalement même plus ce vent qui s’insinue même sous ma peau pour me dire que je ne te retrouverai pas. Je perçois des signes partout, moi qui croyais au destin, j’aurais du comprendre qu’un être tel que moi ne méritait pas le bonheur et qu’il fallait un moment où à un autre qu’on me le reprenne. Le plaisir de rentrer la nuit et de percevoir ta silhouette endormie. Le plaisir de fixer ton visage serein. La crainte de me faire refuser par toi si je te recroisais en plein jour. Maintenant je regrette, bien sur que je regrette. Si j’avais pu te croiser juste avant que tout ceci n’arrive. Juste avant pour ne pas être séparé de toi en cet instant. Je suis stupide, tu es peut-être dehors. Toi qui n’a besoin de rien pour ne ressembler à personne. Toi qui a toujours des pensées différentes. Tu es peut-être dehors, dans cette ruelle.

J’essaye d’étirer mes lèvres en un sourire à cette pensée. Je n’y parviens plus. Je ne sais même pas si je serais capable de pleurer. Je suis encore capable de marcher. Où plutôt, je suis capable d’errer. J’ouvre chaque porte qui n’est pas verrouillée, je cherche, je cherche. Parfois je croise une ou deux personnes gémissant faiblement assise contre une paroi.
Là, je suis dans un couloir interminable. J’ai même oublié le plan du lycée. J’ai du passer des dizaines de fois au même endroit. Je ne sais plus si ce que je ressens est de la douleur, de la fatigue, ou quelque chose d’autre. Tout les mots son fades, je le suis aussi. J’ai la sensation que les murs dépérissent, qu’ils s’effondrent lentement. J’angoisse. Alors je passe face à la porte fermée de la salle des fêtes, n’osant pas m’y aventurer pour l’instant.

Les toilettes sont encore plus sombres. Aucune fenêtre. Je laisse la porte ouverte. Mon visage est gelé, mais j’ai l’impression qu’il est brûlant. C’est quel sentiment qui procure cela, hein ? J’ouvre chaque cabine en espérant t’apercevoir un mince instant. Tu n’y es pas. Tu n’es nulle part. Je soupire lentement et me tourne vers le miroir. Mon visage est blanc. Suis-je déjà mort ? Si je l’étais vraiment, je n’aurais plus se reflet misérable à regarder. Mes yeux sont cernés, mon léger maquillage n’est plus. Mes cheveux pendent lamentablement dans mon visage, ma veste est ouverte sur une chemise blanche et sale d’avoir frôlé tout ces gens. Mon pantalon me serre. J’étouffe. J’abandonne ma veste et ouvre un des robinets, un mince filet d’eau coule encore. J’humidifie mon visage et soupire.

Je ne ressens plus le froid ni le liquide sur ma peau. J’ai l’impression que mon visage est endormi. Allen, est-ce que tu penses à moi en cet instant ? Si seulement je pouvais savoir où tu es, si tu es en sécurité, cela enlèverait peut-être un poids de mes épaules. Je repense à chaque instant où mon regard a croisé le tien et je manque de sangloter. Mais ces sanglots meurent avant d’avoir remué ma gorge sèche. Je n’arrive même plus à pleurer. Tu vois comme je suis misérable ? Est-ce le désir de Rei, faire que nous n’ayons plus rien d’humain ? Moi qui recherchait la folie, j’ignorai que je l’atteindrai de cette manière au moment où j’en avais le moins besoin. J’ai envie de me taper la tête contre le mur, mais tout ce que je peux faire c’est d’y lancer mon poing violement. Le mur fait saigner mes doigts et je les regarde. La blancheur de ma peau se tache de très légères éraflures. Je soupire. Je passe mes autres doigts sur les blessures et grimace faiblement de douleur. La douleur. Je la ressens. J’ignore si c’est un soulagement, mais je m’effondre à terre et serre ma main contre mon torse. Je ne sais plus combien de temps je suis resté debout. Tout ce que je sais c’était que je redoutais de tomber, parce que je savais que je ne pourrais sans doute plus me relever. Je ferme les yeux, j’ai sans doute l’air d’un enfant qui se concentre pour pleurer. Je n’y arriverai de toute façon pas. Je suis vide. Vide de tout, de sentiment, de rêve, d’espoir. Je n’ai plus qu’à me laisser crever là, à attendre que la mort vienne, que Rei vienne. Pourtant, non, je ne suis pas totalement vide. Je pense encore, j’aime encore. Je comprends que c’est plus qu’un sentiment pour qu’il perdure malgré tout avec ma faiblesse affolante. Tant que j’aime, je ne peux pas mourir. Dois je en être heureux ? Est-ce bien d’aimer à distance, de ne pouvoir mourir avant de l’avoir revu ? Je ne sais plus. Ma tête se pose contre le mur que je viens de frapper. Je gémis faiblement et tente de me reprendre. Je sombre.



Je ne sais pas si j’ai perdu connaissance, si j’ai pensé au vide, si je suis resté longtemps ici ou non. Je ne sais rien du tout. Tout ce que je sais, c’est que là, je me sens la force de me redresser. Tu me la donnes. J’ai l’air du pire déprimé de cette terre. Tout le monde ressemble à un spectre dans cet établissement. Je ne déroge de nouveau pas à la règle. Je cligne des yeux plusieurs fois, tente de me réhabituer au noir. Je me redresse lentement, ma main a cessé de saigner. Je m’accroche à l’évier pour me relever et me soutenir, lave mes doigts de cette blessure avant de décider de reprendre ma route. J’abandonne ma veste là, elle fera peut-être un heureux. Je m’en fous. Je retraverse le couloir, tentant de ne pas m’écrouler, et tente de refaire le chemin inverse de tantôt. Hier, ou avant-hier, je ne sais pas. Il fait toujours aussi noir, et je me souviens de ce briquet que tu m’avais tendu. J’ai froid, Allen.

Je sens mon cœur se serrer, je suis encore vivant. Je serre mes lèvres et finis par apercevoir l’entrée de la salle des fêtes. Une chose me perturbe. Je m’arrête avant de la dépasser. La porte est entrouverte. Que légèrement, mais cela veut dire que quelqu’un y est entré ou sortit depuis la dernière fois que je suis passé ici. Je fronce les sourcils et entrouvre les lèvres un bref instant, depuis longtemps. Je passe ma langue humide sur celles-ci avant de m’approcher, une pointe d’angoisse me titillant le ventre. Je serre les dents. Qui vais-je y trouver ? La dernière fois où j’y suis rentré, c’est la dernière fois où je t’ai vu. Le jour où le drame a eu lieu.
Je ferme les yeux un instant. Il faut que j’aie ce putain de courage, il faut que je rentre. Il faut que. Pourquoi ? Pourquoi devrais-je rentrer dans cette pièce où le malheur c’est abattu sur nous tous, hein ? Pourquoi je ferais une connerie pareille ? Parce que je suis profondément imbécile ? Oui, peut-être, sans doute. Mais non. Je me suis promis de faire toutes les pièces pour te retrouver. Et puis, jusqu’à maintenant, aucun meurtre n’a eut lieu au même endroit que le précédent. Il faut se convaincre de cette manière pour se donner du courage. Comme la signification de « L’océan Pacifique », le plus terrible de tous les océans, et c’est pour cela qu’on l’a appelé comme ça. Pour nous rassurer. Pour me rassurer, je peux me dire tant de chose de ce style. Celle qui fonctionne le mieux : « Allen y est. » Même si je n’en suis absolument pas convaincu, c’est ça qui me fait lentement pousser la porte de la pièce immense. L’ambiance morbide m’aurait sans doute plue, si ça avait été dans d’autres circonstances, la photo, par exemple. Là, je frissonne et je serre les lèvres. Mes yeux se ferment instinctivement, je ferme les poings et reste un instant planté là, dans l’entrée. Je suis stupide. J’entrouvre lentement les yeux. Je vois à peine le fond de la salle. Autant dire que je ne le vois pas du tout. J’ai l’impression d’être dans un film. Il faut que je m’en persuade aussi. J’avance d’un pas. D’un deuxième. Puis de quelques autres. Alors j’aperçois une silhouette assise. Je ferme de nouveau les yeux, je devrais sans doute rebrousser chemin, mais mes pieds restent cloués là. Tétanisé. Je ne sais plus si je suis vide ou remplis d’émotions angoissantes. Tiraillé entre la curiosité et la peur, je n’ai plus qu’à espérer que ce soit toi.



Même si c’est vain.
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MessageSujet: Re: Roaring in the dark. [LIBRE]   Roaring in the dark. [LIBRE] EmptyDim 3 Fév - 2:28

Je n'entends que les battements de mon coeur en écho, le son rauque de ma respiration et je prends peu à peu conscience que je suis seul au milieu d'un univers détruit. Je n'ai pas froid car je ne ressens plus rien. J'ai toujours cru que je possédais la faculté de me fondre dans les différentes atmosphères et de m'imprégner de leur essence, d'absorber les tensions et la peur, la joie et la souffrance. Il me semble alors que quelque chose vient de s'ouvrir au plus profond de moi, que le monde autour disparaît aspiré inexorablement par le gouffre qui s'est formé dans les tréfonds de mon être et que je me transforme peu à peu en simple réceptacle de la salle où je me trouve et des éléments qui l'habitent. Mais autour de moi, il n'y a rien. J'engloutis du vide et je ne parviens pas à renverser ce processus. Ils disaient que l'homme se constituait grâce aux sentiments qu'il éprouvait, grâce aux émotions qui le traversait et que finalement l'être humain ne représentait que le théâtre des sensations. Moi je suis vide. Je n'entends que les palpitations de mon coeur qui accompagnent le décompte infernal des secondes interminables. Echec et mat. Combien de battements avant qu'il vienne. Combien de battements me séparent de la fin. Je le regarderai, les yeux écarquillés, ses prunelles écarlates me fixeront et tout prendra fin dans un chaos indescriptible.
Ils disaient que la solitude mettait l'homme en face de lui-même et qu'en cela, elle était terrifiante. Moi, je crois seulement que le pire dans cette situation, c'est que tu n'es pas là.

Je veux simplement sortir d'ici. J'aspire trop de vide, mon corps sonne creux et il me semble que mon coeur représente le seul organe encore en vie en moi. Moi, je ne pourrais pas contenir tout ce vide, toute cette non-vie. Bientôt j'exploserai et peut-être s'agit-il là de la mort qu'on a choisie pour moi. Je n'arrive pas à me représenter là mort et cette pensée m'est insupportable. Comme vis-à-vis de tout élément inconnu, j'éprouve une sorte de fascination mêlée de crainte, comme à l'encontre d'un objet mystérieux dont je ne connaîtrais ni la portée, ni les effets ou les conséquences de l'utilisation que j'en ferais. A la fois captivé et effrayé par le caractère sans doute dangereux de cet objet, je pense que la peur l'emporterait sur la curiosité. Tout homme agirait comme ça, je crois. Mais je ne sais même plus si j'appartiens au genre humain : je suis devenu une poche à vide dont l'existence se résume à un seul nom, le tien. J'ai été confronté à la mort une fois dans ma vie, celle mon frère mort-né. Je n'ai pas eu le temps de le connaître, ni de l'apprécier et cette disparition n'a éveillé en moi aucune tristesse, aucune douleur liée directement à Akira. Je me sentais coupable des larmes de ma mère pour une raison que j'ignorais et j'ai posé les yeux sur le corps sans vie de mon frère. Il me semblait qu'il me fixait à travers ses paupières pourtant closes et que sa petite main indiquait ma direction. Je n'aurais jamais du le regarder. Je crois me souvenir m'être caché derrière les jambes de mon père qui, sans doute pour une des dernières fois, avait passé une main dans mes cheveux et m'avait enveloppé de son regard compatissant. 'Allez viens, Allen, on sort.' Et depuis ce jour funeste, plus rien. Si je meurs, j'occuperais peut-être les esprits des gens moi aussi, je vrillerais leur crâne d'une voix métallique et ferais basculer leur existence dans le cauchemar. Je ne veux pas. J'ai simplement envie de rejoindre la masse anonyme des autres élèves et qu'en dépit de leur contact permanant et répugnant, ils m'emplissent de leur terreur, de leurs cris. Tout cela n'a plus d'importance du moment que je peux me sentir exister même si pour cela, je dois me contenter d'éprouver les sentiments inhérents à la présence de Rei ou sa venue imminente.

Je suis vide, mais habité. Je n'ai plus aucune conscience des impressions liées aux sens, mais ton nom résonne dans mon crâne. Mon corps creux ne s'en remet qu'à mon esprit que tu hantes totalement. Moi, je ne pense qu'à toi. Quand la nuit approche, je crois t'entendre frapper à la porte de l'appartement. Un grincement singulier, un claquement sec, l'imperceptible son de tes pas, le bruit des clés et simuler le fait que je dors pour mieux t'observer secrètement. Là, au coeur du silence oppressant, j'essaie d'imaginer ce que tu fais. Je ferme les yeux et je te sens, là debout derrière moi, me réchauffant de ton regard, comme si tu n'étais jamais parti. J'imagine tes airs distants vis-à-vis des autres élèves, tes paroles que nul autre n'a entendues et ta main sur mon torse ce soir là. Mais tout cela est risible, car que ce soit la lueur dans tes yeux ou la chaleur de son souffle, tout est basé sur du faux. Dans ce monde factice que je tente de substituer à la réalité, rien n'a changé. Tout est si calme et j'ai l'impression qu'assis là, recroquevillé contre ce mur, je me fonds avec les ombres environnantes, que je disparais peu à peu parce que le vide m'a dévoré. Je crois ... je ne dois surtout pas pleurer. A la première larme, tu disparaîtrais à jamais.

Je ne peux plus. Je sens mon sang battre dans ma tête au rythme des pulsations affolées de mon coeur. Je suis pris de vertiges et ma vue se trouble. J'ai la sensation qu'un flux d'origine inconnu s'éveille en moi, pourtant rien n'habite plus ce corps devenu presque immatériel, il monte jusque dans ma gorge et vient mourir au bord de mes yeux. C'est fini, c'est fini, tu as disparu par ma faute. Misérable, j'ai détruit le seul élément qui me raccrochait encore au genre humain, c'est à dire ma faculté de penser, d'imaginer une réalité totalement différente de celle que nous vivons tous en ce moment. Tu es mort pour la seconde fois, à cause de moi. Je baisse la tête lorsque la lourde porte de la salle des fêtes grince une nouvelle fois. Je ne sais que penser. Il s'agit sans doute de Rei venu me chercher. Il peut venir, il me semble que j'ai perdu ce à quoi je tenais le plus. Ou bien, à l'instar de mes cauchemars peuplés d'ombres vaporeuses, je ne suis pas encore totalement sorti de mon songe. Tu es toujours là et la porte tourne à nouveau sur ses gonds. Bientôt, je sombrerais dans le sommeil avec la satisfaction d'avoir attendu ton retour et l'assurance que tu es rentré. La nuit peut recouvrir le monde de son voile, les spectres peuvent investir mes rêves, je ne crains plus rien. Je relève mes yeux embués, la silhouette se tient loin de moi et il me semble reconnaître la tienne. C'est pourtant impossible et cette apparition est sans doute le fait de la folie qui s'est emparée de mon esprit. Avec une force prodigieuse, je me relève, léger parce que je suis vide. Je cours jusqu'à l'ombre parmi les ombres, rongé par la crainte qu'elle s'évapore avant que je ne la rejoigne. Dans ma précipitation, je manque de tomber à plusieurs reprises, mais cela n'a plus d'importance. Retrouvant mon équilibre maladroitement, je me rapproche pas à pas de celui que j'espère être toi, avec pourtant la certitude que j'ai tort. Dans la pénombre, je crois reconnaître tes traits et, sans réfléchir, je me jette contre toi, t'enserrant de mes bras violemment comme pour m'assurer que je ne rêve pas, que je suis parvenu à m'extraire totalement des mes chimères illusoires et que tu es là.
A ton contact, la cavité précédemment ouverte en moi semble se refermer et je crois réintégrer mon être. La fusion des sensations diverses attestent que la vacuité m'a quitté et que mon heure n'est pas encore venue. La chaleur ténue de ton corps mêlée à l'univers glacial dans lequel nous nous trouvons. L'infinie joie de t'avoir retrouvé et l'inquiétude de son caractère éphémère et de la déception éventuelle si je découvrais que je me suis trompé. M'écartant imperceptiblement, je relève mes yeux qui se noient vers ton visage et un fin sourire illumine le mien.
Instinctivement, je saisis tes mains et les niche au creux des miennes. Mes doigts s'imprègnent d'un liquide poisseux et il me semble reconnaître du sang. Je les enfouis alors dans mon sweat tout en murmurant :


" Moi, je suis le chevalier de l'ombre qui te protège dans le château que personne ne voit. " *


[*Inspiré de Ji Di - My Way II : Time Ocean. J'ai honte. Mais de ce post tout entier en fait T_T]
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MessageSujet: Re: Roaring in the dark. [LIBRE]   Roaring in the dark. [LIBRE] EmptyMer 19 Mar - 18:17

Plus rien n’a de sens. Je suis vide de tout alors je devrais pouvoir avancer. J’ai encore peur, et ce sentiment est le seul qu’il me reste avec tout ce que je ressens pour toi. Cette peur n’est pas celle de mourir, non. Au fond, j’ose encore espérer que cette silhouette est la tienne et que je n’ai plus qu’à avancer pour atteindre mon but. Mais c’est simplement impossible. Et c’est cela qui m’effraye. Je serre mes mains en deux poings pour me donner la force d’avancer encore, mais je n’y parviens pas. Et mon cœur se serre un peu plus à chaque seconde. Il bat et je le ressens dans mon cou, mes tympans et tout mon corps. Il fait trembler mes jambes et se fermer mes yeux. Je les rouvre, le courage devient trop lourd. Aussi lourd que mon corps que je ne sais même plus traîner. Mes pieds sont cloués au sol, je n’arrive plus à bouger. Je crois que je vais me ré écrouler. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Il faut que je te retrouve mais mon corps ne répond plus. Je crois que je serais capable de pleurer, là, maintenant. Je n’aurais même plus à me forcer, parce que je suis épuisé. Je n’ai plus besoin de raison pour pouvoir ressentir telle ou telle chose. Je n’ai plus de fierté. Et si seulement je pouvais te voir, maintenant, alors cet instant me serait unique et je pourrais mourir satisfait. Je ne suis pas repu de toi, et j’ai besoin de ta présence pour me rassurer. Balayer ton visage d’un de mes regards, à nouveau, et m’emplir d’un sentiment inconnu que je ne chercherai même plus à nommer. Parce que j’ai compris que c’était inutile. Alors j’avance de nouveau d’un pas, parce que je me rends compte que mon désir de te revoir est trop fort que pour m’arrêter. Je ne m’arrêterai que quand je n’aurais vraiment plus la force d’avancer. Mais mes pieds cessent aussitôt d’avancer, et je me hais de penser de telles promesses que je ne peux tenir. Je vois la silhouette se lever et mon corps se glace. Pour se venger de ma lenteur, cet être inconnu va plonger mon corps dans le néant en me disant qu’il est trop tard et que j’ai trop traîné. La voix froide dans ma tête deviendra plus forte et me criera que je ne suis qu’un bon à rien incapable de te sauver. Je n’aurais plus qu’à mourir et je l’aurais bien mérité. Mes yeux se ferment et je m’attends à souffrir. Le léger bruit de la course de l’inconnu s’approche et je relâche mes poings. Je n’ai plus que ton image imprimée sur mes paupières. Cette image est la plus belle que je puisse avoir pour mes derniers instants. Et les pas sont de plus en plus rapides, de plus en plus proches. Et leurs sons me détruisent de plus en plus. Je ferme les yeux avec force et mes poings se serrent un peu plus. Je reste immobile et n’ose penser à rien d’autre qu’à toi et seulement à toi jusqu’à ce que ce corps inconnu se jette littéralement contre moi. Je recule d’un pas et vacille sous cette masse.

Je n’ose ouvrir les yeux, je sens une odeur que je connais, et la chaleur qui se propage en moi ne m’est pas inconnue. Je me rends compte que j’ai toujours eu ce froid en moi depuis la dernière fois que j’ai posé ma main sur toi. J’ai l’impression que ce qui m’empêchait de pleurer jusqu’à maintenant était le fait que je n’étais plus qu’un glaçon. C’était cela aussi qui m’empêchait de bouger. Mais la présence que je sens contre moi fait que mon corps se décrispe lentement. Des mains prennent les miennes et les serrent contre un tissu. J’ai l’impression de n’avoir plus rien touché de chose si rassurante depuis des siècles et me rend compte que tout cela ne peut provenir que de toi. Puis des mots s’élèvent en un murmure, et je te reconnais aussitôt. Je n’y crois pas. Mes lèvres tremblent et je crois que mes jambes ne me tiendront plus longtemps. J’ouvre les yeux comme ci je ne pouvais pas y croire. Mon regard croise aussitôt le tien, et ma respiration devient plus rapide. Je ne peux pas croire que c’est vrai. Tu es là et je me sens recommencer à vivre. Ma respiration brûle ma gorge, mes poumons, tout mon être. Je ressens des tas de picotements dans mes mains et je reste interdit. Comme pour m’aider à croire ce miracle, je glisse mes bras autour de ta taille et t’attire vivement contre moi. Mes mains se serrent dans ton dos et j’enfouis mon visage dans ton cou. J’ai peur qu’on t’enlève à moi. J’ignore si j’ai réussi. Lequel des deux à retrouvé l’autre ? Je n’arrive pas à être triste de savoir que tu es enfermé aussi, parce que je suis égoïste et que ta présence dans mes bras, en cet instant me semble vitale. Si vitale que mes doigts accrochent ton sweat avec force. J’ai peur qu’on t’enlève à moi, maintenant que tu es là. Oui, tu es là, vraiment, je le sais. Je veux y croire de toutes mes forces même si ce n’est qu’un rêve et que je devrais me réveiller. Je ne suis finalement pas sorti de mon inconscience, je suis toujours dans les wc et quand je me réveillerai, Allen Takahashi sera loin de moi. En dehors de ce lycée d’où je ne pourrais plus jamais sortir. Cette école sera mon tombeau, ma punition pour t’avoir trop délaissé, après notre première vraie conversation il y a des jours de cela. Et je le mériterai. Je le sais.
Je me mets à pleurer malgré moi, et redresse mon visage humide vers le tien qui l’est tout autant. Et je pense à tes paroles pour la première fois. Je me rends compte que j’étais tellement obnubilé par le fait que tu étais là que je n’ai même pas réalisé ce que tu avais dis. Et mes larmes coulent de plus belle. C’était mon rôle le chevalier, mais où en est-on arrivé ? C’est moi qui devrait te rassurer, glisser tes mains dans les miennes, te dire que je suis là, qu’on est là, vivants, et ensemble. Que c’est ça l’important. Je devrais parler comme ces gens dans les films ou les livres. Faire cliché. Mais encore une fois, on est opposé à tout ce qui a pu être inventé. Peut-être parce que c’est la vérité. Je glisse ma joue contre la tienne, et te serre toujours plus fort contre moi. J’ai tellement peur qu’on t’enlèves à moi. Personne ne mérite punition pareille pas même moi.

Dans les films, ils disaient aussi des phrases stupides. « Allen, c’est bien toi ? » . Je ne veux pas le savoir. Je sais que c’est toi, je te reconnais. Ton visage, tes paroles, ton regard, tes gestes, ton odeur… Tout me dit que c’est toi dans mes bras, et ça me suffit. Et si ce n’est pas toi, alors je suis le plus stupide des hommes et je mérite la pire des punitions de n’avoir pas pu te reconnaître. Je me rends compte que personne ne veut t’enlever à moi alors, hésitante, ma main se glisse de ton dos à ton visage. Ma blessure est dérisoire, et j’oublie la douleur parce que tu m’apaises. Cette plaie n’est que le reflet de ce qui ce passait en moi sans toi. J’étais la plaie béante, sanguinolente, ouverte comme une cicatrice trop vieille qui avait cédé. Ouverte puis refermée par tes soins au simple contact de tes doigts sur les miens, de ton regard dirigé vers moi, de ton corps que je ne pourrais plus lâcher. Je pose imperceptiblement mes doigts rougeâtres sur ton torse, au niveau de ton cœur. Je ne les glisse pas sous ton sweat, ils sont froids et sales. J’ai déjà l’impression de te salir, mais j’assume. Encore une fois par un désir égoïste. Je ne peux croire que je peux refaire ce même geste, maintenant, dans ces circonstances. La menace de Rei sur mes épaules s’est apaisée, je crois que je ne devrais pas croire en mes propres promesses. Il peut encore tout arriver malgré que tu sois dans mes bras. Cette pièce glauque ne te va pas. Tu devrais être dehors, sous un soleil de printemps doux, avec ton sourire magnifique, dans un parc où les cerisiers seraient en fleur. J’arrive encore à imaginer de belles choses, tu me les inspires. Ma vie se reflète dans tes grands yeux noirs et je sens imperceptiblement les battements de ton cœur sous mes doigts « Papam – Papam. » En cadence, doucement. Je te fixe. Le plus beau sourire que je peux t’offrir se situe dans mon regard, à présent. Je sens mon cœur se décomposer. Je sais discerner le bonheur du soulagement. Je ne peux pas me dire heureux de te voir, parce que la situation ne s’y prête pas. Je sais qu’on est toujours en danger, parce que je me rends compte que mes promesses sont du vent, moi qui parvenais toujours à les tenir, auparavant. Elles sont peut-être devenues trop irréelles pour que je puisse le faire maintenant. Ma joue se glisse contre la tienne et je te ré enlaces à cette pensée. Je ne veux pas que la promesse que nous restions à jamais ensemble ne soit brisée. Je veux que celle là soit tenue, quittes à ce que ce soit la seule. Moi je veux bien souffrir, tant que je reste là. Peut-être que lorsque je me réveillerai, ce ne sera pas dans cette pièce noire où j’étais il y a quelques instants, mais dans la chambre que nous partagions. Que tout ceci n’ai été qu’un pur et simple cauchemar. J’espère que je me souviendrai de ce cauchemar, que quand j’ouvrirai les yeux je me glisserai tout près de toi et poserai ma main sur ta joue. Parce que ma fierté me semblera mal placée. Parce que je saurais que c’est la seule chose qui m’importe, être près d’Allen Takahashi.

Les gens sont étranges. Ils nous regardent de travers, toi parce que tu es différent, moi parce que j’essayais de l’être. Aujourd’hui, on fait partie de la foule, et ils ne nous remarquent plus. Dans leur tête, ils ne veulent qu’une chose. On est comme eux et ils sont comme nous juste pour cet instant. Ils souffrent et pleurent, regarde nous, Allen. On est comme tout le monde. Et demain lorsque cela sera passé, nous redeviendrons ceux que l’on remarque pour leur bizarrerie. Pour moi, tu seras toujours différent, aussi banale puisse être l’image qui se dégage de nous en cet instant. On est comme tout le monde, peut-être, pour la première fois de notre vie. J’ignore si cela fait du bien, parce que je m’en fous de « tout le monde ». Ce monde n’existe plus, il n’a plus lieu d’exister, plus personne ne peut s’intercaler entre toi et moi, je ne laisserais personne faire, parce que je suis égoïste, encore une fois. Je veux m’accrocher à ton corps à jamais, ne plus jamais ressentir le moindre sentiment m’éloignant de toi. Je m’en fous de ma fierté, tu peux être le chevalier, si tu veux. Tout ce qui m’importe, c’est nous. J’attrape ta main et la mène contre la mienne, j’embrasse ta paume, gardant ma joue contre la tienne. Et si mes paroles et pensées mentent, mes gestes pas. J’aimerais juste que tu me pardonnes, que tu ne me haïsses pas. J’aimerais juste encore t’entendre, t’écouter. J’aimerais poursuivre une vie banale, mais à côté de toi. Laisse moi encore rêver.
J’ouvre les yeux en grands et lève le regard, les larmes ne s’arrêtent pas, et j’ignore si ça me fait souffrir. En fait, j’ignore si ces larmes sont provoquées par le soulagement de te voir en vie, ou par la crainte de me rendre compte que ceci n’est pas un cauchemar mais bien la vérité. Je ne sais plus quel est mon plus grand désir. Je veux te voir en vie, je veux rester avec toi, je veux, je veux. Je me sens si ignoble de désirer tant de choses dans une situation pareille qui ne s’y prête vraiment pas. Jamais content, enfant gâté jusqu’au bout. Masami a peut-être tord, je n’ai pas changé depuis mon enfance. Peu importe. Je me laisse submergé par le bonheur de t’avoir en vie et serre ta main dans la mienne, et j’oublie toutes ces questions stupides, ces rêves irréalisables, ces promesses que je ne tiendrai jamais. Ma faiblesse m’atteint totalement en même temps que ce soulagement intense. Mon cœur bat à tout rompre et me rend sourd aux autres bruits qui pourraient nous entourer. Je ferme les yeux et mes jambes lâchent une seconde fois sous mon poids. J’ai décidé de ne plus m’en vouloir. Tu es là. Nous sommes là, et c’est la seule chose qui importe. Je garde ma main dans la tienne et pose mon front contre tes jambes. Je sais que je peux encore avoir la force de me relever, mais je ne veux pas. Tu es là et mes jambes ne me servent plus. Elles ne serviront que lorsque tu voudras partir, parce que je veux te suivre, à présent. Je ne veux plus te perdre.

Je me sens misérable, à tes pieds comme le pire des pantins, désarticulé et bon pour les ordures. Là, sur ce sol maudit, ma main dans la tienne, l’autre accrochée à ton sweat, j’ai peur qu’à un instant, tu ne veuilles plus de moi. J’ai tellement peur. Tu es le seul élément qu’il me reste, le seul point d’attache. Je n’en veux pas d’autre. Et si tu sombres, je sombrerais avec toi.
J’articule difficilement, ne sachant pas si tu m’écoutes, si tu veux m’entendre, et si tu me croiras. Peu importe.



Moi … Si tu es triste … Alors je veux l’être avec toi.



Peut-être que t’adresser ces mots que tu m’avais destinés… Oui... Peut-être cela me fait-il du bien...
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