bon séjour ....

Yusuke n’aimait pas ça. Non, en fait il détestait cette sensation. C’était désagréable; il avait l’impression quelque chose lui collait à la peau qu’il n’arrivait pas à s’en débarrasser. Il était pourtant bien sur son balcon, en train de respirer l’air frais du soir en pensant à tout et à rien. Ses colocataires eux, étaient restés à l’intérieur de l’appartement. Certains pour ne pas manquer leur émission favorite, d’autres par frilosité. Lui voulait apercevoir la lune, qui ce soir devait être pleine s’il en croyait son calendrier, et puis aussi… il voulait pouvoir penser et parler à voix haute sans qu’on l’entende. Parce que plus le temps passait, plus il était dur pour l’adolescent de cacher ce qu’il ressentait. Il supportait de moins en moins le fait de ne pas pouvoir parler à Haruya au lycée. C’était ça la raison de son mal être. S’il savait le pauvre… Bien sûr il existait des problèmes bien plus grave que le sien et il en avait conscience; quand il s’en voulait de penser à cela les mots de sa mère lui revenaient en tête. « Il n’y a pas de petits problèmes pour celui qui les vit. » Elle lui manquait tellement… Et puis, alors qu’il soupirait de lassitude, presque de désespoir en s’imaginant être à la place de la lune, une lueur verte fila devant ses yeux, à une dizaine de mètres de lui. Il n’eut pas le temps d’apercevoir une quelconque forme car celle-ci se déplaçait bien trop vite, cela ressemblait juste à une tache d’encre verte, diluée par la pluie ou par des larmes sur une feuille. Quand cette tache fut hors de sa vue, Yusuke n’eut qu’une envie, celle de la suivre. Ce besoin était survenu subitement, sans qu’il ne puisse le contrôler comme si quelqu’un d’autre lui disait quoi faire. Alors, sans un mot il sortit de l’appartement, vêtu d’un simple jean et d’un tee-shirt noir caché sous une veste en daim de couleur brune et se mit à la cherchée.

Où il était à présent? Il ne le savait que trop bien. Il se trouvait dans ce cher lycée qu’il aimait tant et qui l’empêchait ne serait-ce que de parler à la personne qu’il aimait. Comment était il parvenu jusqu’ici, il n’en avait qu’une mince idée. Ses souvenirs étaient flous, comme s’il avait été somnambule le temps de venir jusqu’ici. Tout ce qu’il se rappelait c’était un désir incongru de courir après une lueur verte et s’être éveillé ici. Chose encore plus étrange, il n’était pas seul. Ils étaient une dizaine, une centaine peut être plus à être rassemblés dans ce lieu. A croire que tous les étudiants avaient décidé de se réunir ce soir pour une quelconque fête ou manifestation. Mais quelque chose montrait clairement que ce n’était pas le cas. Une chose que n’importe qui pouvait apercevoir: la panique. En effet, en dehors de quelques rares exceptions tous les élèves présents aux côtés de Yusuke pleuraient, criaient, tremblaient. Leur visages d’ordinaire rayonnants exprimaient la peur; à tel point que s’en était effrayant. Et tous fixaient leur téléphone portable. Tous sans exception. Même s’il n’en avait pas vraiment envie, se doutant bien de ce qui l’attendait le jeune nippon en fit de même, pour savoir au moins la cause de cette agitation.

« Survie »

Voilà qui était clair au moins. Dans un sens. Ils n’étaient pas là pour une promenade de santé, ça c’était évident. Mais allaient ils devoir s’entretuer? Rien que le mot faisait frissonner Yusuke. Si c’était le cas, il préférai se suicider, il n’y avait aucun doute. Il était bien trop doux et gentil pour faire acte de violence, et plus précisément de barbarisme dans ce cas. Mais imaginer le pire ne servait à rien, avec de la chance ce message ne signifiait pas cela. Il était préférable de se dépêcher de sortir d’ici avant de ne pas pouvoir. Sans plus attendre l’adolescent se tourna vers le portail du lycée vers le quels se dirigeaient en courant moult jeunes de son âge. Mais à peine frôlaient ils la barrière de métal que celle-ci les projetait en arrière avec une force invisible. Bien, il n’avait pas à se fatiguer comme ça, ils étaient enfermés tels des animaux dans une cage. Il n’eut pas le temps de penser d’avantage qu’une image se présenta nettement dans son esprit, le visage d’Haruya. Alors qu’il était l’une des rares personnes encore sensée jusqu’à présent, Yusuke devenait comme les autres. Il fallait absolument qu’il le retrouve. C’est ainsi que notre petit extraterrestre se mit à courir vers l’enceinte du lycée. Si au départ il faisait attention à tous les visages qu’il croisait, il fut contraint au bout de quelques minutes d’appeler son ami tant il y avait d‘adolescents. Peut importe ce que l’on pourrait penser. Et puis de toute façon les élèves étaient bien trop occupés à autre chose pour y faire attention. Nous pouvions donc entrevoir la tête ronde d’un adolescent, brun aux yeux noisettes, pétillants de malice habituellement, mais qui reflétaient de l’inquiétude cette fois ci traverser une marée humaine. Criant à tout va le nom de son… petit ami.

Ce petit manège dura un bon moment, dix minutes, un quart d’heure, plus? Il n’en avait pas la moindre idée mais cela lui sembla durer des heures. Haruya n’était nulle part; du moins pas au rez-de-chaussée. Peut être était il monté à l’étage? Ou n’était il pas là tout simplement. Cette pensée apaisa Yusuke. Oui, c’était sûrement cela. Le jeune homme devait être endormi au moment ou la silhouette verte survolait la ville, ou bien était il occupé peut importe. Il n’était pas là. Un sourire osa s’afficher sur les lèvres de l’adolescent alors que des larmes perlaient au coin des yeux de tous les autres. Certains le regardaient avec suspicion trouvant cela plutôt douteux qu’on puisse sourire d’une telle situation. D’autres étaient tout simplement surpris ou en colère. Mais Yusuke ne les voyait pas, il était bien trop occupé à se persuader qu’Haruya était en sécurité.

Il décida enfin à changer d’endroit et se dirigea vers les escaliers afin de … rien du tout. Il voulait simplement monter à l’étage, seulement il eut un petit incident. Alors qu’il posait son pied sur la première marche un adolescent courait droit vers lui et le percuta. Comme on s’en douterai Yusuke finit aplatit sur le sol, en un morceau fort heureusement pour lui. Il se releva rapidement, n’ayant pas réellement le désir de se faire piétiner et observa son état. Un trou au niveau du genou et une petite égratignure. Rien de bien méchant en somme. Excédé, le jeune homme soupira et laissa couler une larme le long de sa joue. Bien entendu il n’était pas aussi serein qu’il le laissait voir. Il était aussi inquiet que les autres, et son auto persuasion comme quoi Haruya allait bien ne fonctionnait pas comme il le souhaitait.

Miyu… Miyu que fais-tu dans cette soirée si spéciale ?! Rien de spécial justement. L’ennuie prenait la jeune fille depuis le début de la journée. Elle aurait tant aimé rester dans son lit pendant 24 heures, elle n’aurait probablement pas connu tout ce foutoir. Elle se serait réveillé le lendemain en croyant à un rêve. Cependant la vie n’était pas ainsi faite, et il était encore impossible à nos jours de voyager dans le temps.
La demoiselle trouva donc à s’occuper. Entre les balades dans les couloirs interminables du lycée, et la visite du parc connu parc cœur. La journée passa, lentement certes mais elle passa. La lycée devenait un endroit vraiment peu intéressant depuis peu. Il s’y passait tellement de faits incroyablement hors du commun. Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas eut droit à une vie de lycéenne comme les autres ?! Pourquoi avait-il fallu qu’elle entre dans un établissement aussi étrange et pour le moins effrayant ?! Ces petites questions sans réponse Miyu se les posait bien trop souvent. Encore plus lorsqu’elle ne faisait rien. Elle traîna des pieds une fois le parc revisiter dans les moindres détails, pour finir adosser au mur du grand bâtiment. Vers l’entrée. Un instant de calme. Enfin ce n’était qu’un instant… un malheureux instant, quelques secondes. Juste le temps d’allumer une cigarette et de souffler une bouffée de fumée.

La nippone ferma les yeux, laissant sa lassitude partir peu à peu. Elle rapprocha le filtre de ses lèvres lorsque du mouvement se fit sentir non loin d’elle. Elle ouvrit un œil, et arqua un sourcil. Il se passait quelque chose ?! Une chose intéressante au moins !! Si c’était pour la déranger alors que rien d’intéressant ne se passait alors les élèves allaient passer un sale quart d’heure. Cependant ce sale quart d’heure ils le passaient déjà. La jeune Hikari se redressa doucement de son mur et pour regarder d’un air un peu plus attentif les faits et gestes des jeunes qui se trouvaient dans le hall de l’école. Elle tourna ensuite sa tête vers d’autres qui se trouvaient dans la cour et courraient paniqués vers la sortie. Enfin si on pouvait appeler ça une sortie. Miyu regarda la scène, aussi calmement que possible bien que les battements de son cœur commençaient à tromper son calme le plus plat. Les élèves essayaient de gripper sur le grand portail alors qui celui-ci les repoussait par le plus grand des mystères. Depuis quand les portails ça repoussent les gens ?! pensa alors la demoiselle. Elle jeta un œil suspicieux à sa cigarette qu’elle tenait du bout de ses doigts. Nan, elle n’y était pour rien dans l’histoire.. Miyu le savait mais elle aurait tellement aimé se dire le contraire. Se dire qu’elle avait fumer quelque chose de pas net comme souvent, et qu’à présent elle avait des hallucinations. Après tout, ça arrivait parfois ?! Mais pas cette fois-ci. Tout était réel et c’était plutôt effrayant.
Alors que notre jeune demoiselle cherchait un moyen de se calmer malgré les visages terrifiés des élèves, et la vision de leurs corps tremblant de panique qui ne cessaient de passer devant son regard. Elle lâcha sa cigarette en un sursaut. Pourquoi sursauter ?! Son portable. Elle posa la main sur la poche de son jean, et en sortit l’appareil. Elle regarda l’écran souhaitant au plus profond d’elle-même ne rien y voir. Retrouver son beau fond d’écran et rien d’autre. Cependant sa demande devait être un peu trop importante car l’affichage tant redouté se fit apercevoir. Un sms reçu. Elle regarda alors et rien que la vision du message. Aussi court était-il lui donna un frisson.

« Survie »

Elle trembla, regardant sans arrêt l’appareil. Désormais elle comprenait la panique des jeunes élèves qui se trouvaient non loin d’elle. Mais elle essaya de ne rien laisser paraître. Rester calme et posée. Non c’était impossible, une envie soudaine. Il fallait qu’elle parte, qu’elle s’en aille. Elle ne savait où mais il fallait qu’elle se retrouve seule. Loin de cette panique générale peut-être que son cauchemar finirait ainsi. Une idée un peu puérile. Croire en l’impossible. Cette pensée de rester dans son lit toute la journée lui revint en tête. Elle aurait dû. Elle soupira et ferma les yeux. Ce fut encore tremblante que la nippone se dirigea à l’intérieur du hall, laissant derrière son mégot encore chaud sur le gravier. A peine eut-elle posé les pieds sur le seuil que son regard découvrit alors l’horreur de la situation. Tout le monde était paniqué. Certains restaient dans leur coin, les yeux encore rivés sur leur message. D’autres pleuraient à ne plus pouvoir, et elle en apercevait quelques uns qui affichaient une grise mine tout en gardant un calme impénétrable. Elle chercha quelques secondes par où passer, comment atteindre l’escalier sans se faire piétiner. Elle se fraya alors un petit chemin, captant quelques discussions toutes aussi désordonnées les unes que les autres. Puis elle finit par atteindre les premières marches de l’escaliers. Elle grimpa avec difficultés puis elle passa aux cotés d’un jeune homme qui avait peine à se relever. Miyu ne savait pas ce qui s’était passé, elle connaissait ce visage. Elle l’avait probablement déjà croisé mais ce n’était pas le moment de penser à ça. Elle saisit la main de l’inconnu et le tira dans l’escaliers. Pourquoi ?! très bonne question, Miyu ne le savait pas encore à vrai dire.
Elle tourna son regard et fixa le haut des marches. Les couloirs devaient être presque vide, ça serait parfait pour se remettre au calme. Pour reprendre une discussion avec soi-même et tout poser comme il le fallait dans sa tête. Elle monta lentement d’abord, puis ses pas s’accélérèrent allez savoir pourquoi. Elle tremblait encore, et ses jambes avaient peine à tenir sous l’effet de la panique encore présent. Cependant elle ne lâcha pas sa prise. Il avait aussi déboussolé qu’elle, et au moins en haut il ne se ferait pas écrabouiller. Une fois le premier couloir atteint elle souffla un bon coup. Quoi de mieux pour faire redescendre la pression ? se dit alors la demoiselle. Elle lâcha sa main et posa son regard sur le jeune nippon.

Ca va aller ?!

Quelle question !!! Il y a mieux, mais que dire de plus dans une telle situation. La jeune fille n’avait pas les idées en place, mais elle savait que dire quelque chose, aussi insensé que cela pouvait paraître, ça pouvait être bien. Et puis ça la calmait un peu… mais juste un peu. Le besoin de s’adosser au mur du couloir se fit vite ressentir pour ne pas tomber lamentablement sur le sol.

Le pauvre Yusuke n’eut pas vraiment le temps de se remettre de ses émotions, qu’on le prit par la main et l’entraîna vers les escaliers. L’espace d’un instant le jeune garçon espéra voir son petit ami devant lui mais il n’en était rien. A la place d’Haruya se trouvait une jeune fille très mince aux cheveux clairs et lisses. Il était pourtant persuader d’avoir entendu sa voix. Il l’avait entendu l’appeler lui aussi. Voilà qu’il devenait complètement fou… et qu’il se faisait peur à lui-même. Haruya n’était pas là point à la ligne. Le temps du trajet, environ deux minutes, tout un tas de questions se bataillaient dans la tête ronde de l’adolescent. Qui était cette fille, que lui voulait elle et tout un tas d’autres bien plus absurde. Ils arrivèrent alors dans un couloir désert, ce qui était loin de déplaire à Yusuke, qui n’était pas très à l’aise dans une foule.

Si cela allait? Pas vraiment non. Une espèce de truc vert avait réuni tous les étudiants dans le lycée duquel personne ne pouvait sortir. De plus ils avaient tous reçu un message qui se composait du mot survie, et il entendait la voix de son petit ami qui n’était pas là. Oh et pour couronner le tout il avait mal au genou. Enfin, il n’y a pas trop de quoi se plaindre, en Afrique des gens meurent de faim u__u .
Mais Yusuke était un gentil garçon, et puis elle essayait juste de savoir s’il n’était pas en état de choc ou blessé, alors il lui répondit le plus calmement possible.

« Hum ça pourrait aller mieux mais ça pourrait aussi être pire. Et toi? »

Elle semblait aller bien elle aussi c’était déjà ça. Ils n’avaient pas besoin de courir jusqu’à l’infirmerie.
Et qu’allaient ils faire à présent? Yusuke n’en avait pas la moindre idée mais une chose était sur il voulait rester avec elle. Non pas qu’elle lui plaisait ou quoi que ce soit dans ce genre bien entendu, mais il ne voulait pas rester seul. Surtout avec tout ce qui était en train de se passer. La solitude l’effrayait pas mal d’ordinaire, alors là c’était dix fois pire. Même si Miyu avait été une droguée en pleine béatitude il serait rester avec elle. Et si elle ne le voulait pas? Tant pis pour elle, il ne fallait pas qu’elle lui prenne la main, voilà tout.

« Ah je m’appelle Yusuke. Je pensais pas qu’on serait autant à être impatients que les cours commencent. »

Alors non, le jeune nippon n’était pas du genre a faire de l’humour d’habitude. Surtout aussi nul, mais c’était une façon pour lui de se calmer, d’entamer la conversation et… c’est tout. Beaucoup de gens changent de comportement lors de situations extrêmes, Yusuke n’échappait pas à la règle.

hj: c'est vraiment vraiment bof, encore désolée u_u

Lily reprit doucement ses esprits. La tête lui tournait et elle n’aimait pas spécialement ça. Elle passa sa main droite sur son front et soupira lentement pour faire passer le coup. Elle rouvrit les yeux, sans trop se presser d’ailleurs. Son regard se posa sur le jeune nippon qu’elle avait tiré jusqu’ici. Elle se posait encore la question du pourquoi. Nan mais franchement ma petit Miyu… quelle idée de l’avoir amener ici, dans ce couloir ?! alors que tu ne le connais même pas. Et pourquoi lui d’abord ?! Il y avait plein de monde dans le hall, alors pourquoi l’avoir pris dans ta montée ?! Pourquoi ne pas t’être sauvée toute seule, loin de ce désastre ?!
Peut-être de la sympathie. Peut-être une pulsion, sans raison. Ou peut-être tout simplement parce qu’il avait l’air aussi paniqué que la demoiselle. Et Miyu avait trouvé rien de mieux que de l’emmener avec elle, dans un endroit calme. De toute façon ça ne pouvait que faire du bien, autant à elle qu’à lui. Et puis s’il ne voulait pas rester avec elle… il n’aurait qu’à partir, il n’y aurait aucun problème la-dessus.

La nippone sortit de ses pensées les plus profondes en entendant la voix du jeune homme. Elle bougea légèrement la tête de droite et de gauche pour revenir sur Terre. Elle reposa ensuite son regard sur lui, écoutant sa réponse. Réponse qui lui paraissait logique tout en étant étrange. Il était très posé sur ce coup là se dit-elle. Il était resté à peu près calme alors que nombreuses autres personnes se seraient mise à fondre littéralement en larme, voir pire. Mais peut-être n’ était-il pas comme ça après réflexion, au fond c’était pas plus mal. Elle n’aurait pas trop su quoi faire sinon. Parfois il arrivait à Miyu de se lancer dans des histoires, et se mettre à réfléchir après.
Elle entendit alors qu’il lui renvoyait la pareille. Comment allait-elle ?! Bah… techniquement bien. Si on enlevait les tremblements et les battements de fureur de son petit cœur tout allait bien. Et puis il avait fallut que cela arrive un jour où la jeune fille avait toute sa tête. Franchement le baka qui avait prévu son coup, aussi effrayant soit-il, aurait pu calculer tout ça autrement. Malgré tout la nippone reprit un léger sourire, essayant de se calmer le plus possible. Elle répondit alors d’un voix posée.

Bah je dirai pareil… disons que j’ai vu mieux, mais bon ça devrait passer. J’espère en tout cas…

La demoiselle esquissa un sourire un peu plus grand puis elle se frotta les mains, l’une contre l’autre. Il ne faisait pas spécialement froid, mais elle frissonnait légèrement. Allez savoir pourquoi… la peur peut-être ?! Pourtant ça allait légèrement mieux. Elle n’était plus seule et c’était pas plus mal… Rien que l’idée de se retrouver encore une fois dans la pièce en bas lui donnait le vertige. Miyu ne se tenta même pas à aller jeter un coup d’œil par dessus l’escalier pour voir comment allaient les choses. On entendait un vague bruit de son qui résonnait dans le couloir silencieux.
Les élèves n’étaient pas encore apaisés, ça se comprenait parfaitement. Cependant elle ne voulait pas que cette histoire dure trop longtemps. Ca allait finir par saouler à la longue, bien que la peur des gens étaient totalement compréhensives… M’enfin pour savoir la suite de l’histoire il faudrait attendre le lendemain, et encore… Miyu était certaine que sa nuit ne serait pas normale.

Elle avait encore déconnectée, décidément c’était pas son jour. Yusuke-kun… ce petit nom lui était légèrement familier, mais sans plus il faut bien se l’avouer : notre petite nippone ne fréquentait pas beaucoup de monde dans le lycée alors de là à se rappeler de leur tête et du prénom va avec. Puis suivit une petite phrase. De l’humour dans une situation pareille ?! oO Parfait !! Quoi de mieux pour détendre une atmosphère, et là autant dire qu’elle en avait besoin.

Enchantée, moi c’est Miyu ^^
Je dois avouer que moi non plus, et d’ailleurs à la prochaine rentrée je prévoirai…

Sa phrase se stoppa dans son élan. Valait mieux pas la continuer d’ailleurs. Le pourquoi du comment ne se posait pas, c’était juste que la situation n’allait pas avec les mots qu’elle allait s’apprêter à dire. La demoiselle ferma la bouge et sourit à Yusuke. Tout ce qu’elle voulait pour l’instant c’était ne pas avoir jeter un froid dans l’ambiance déjà glaciale du couloir vide, et de l’école toute entière d’ailleurs.

hj: je dois dire que j'ai pas fait mieux >;<

La jeune fille semblait en aussi mauvais état que lui. En même temps, qui pourrait aller bien dans un moment comme celui-ci ? Qui pourrait rire encore? Qui pourrait sourire et se mettre à chantonner? Qui pourrait se persuader que rien de grave arrivait et que tout aller rentrer dans l’ordre? Personne, absolument personne. A part peut être… ceux qui auraient déjà perdu l’esprit. Il devait y en avoir quelques uns déjà. L’esprit du nippon se mit à imaginer un adolescent aux cheveux noirs, aux yeux de le même couleur où pétillait de la malice d’ordinaire, avec un menton anguleux rire à gorge d ‘éployée comme un patient après avoir respirer un gaz hilarant pour le préparer à une opération…
Vraiment n’importe quoi. Parfois, l’esprit de Yusuke allait bien plus loin qu’il ne l’aurait imaginer. Cet adolescent n’existait pas. Pour l’instant il n’y avait que lui et cette jeune fille qui semblait sur le point de faire un malaise. Ils étaient seuls dans cet immense couloir et un bruit de fond leur parvenait aux oreilles. Il s’agissait des élèves restés au rez-de-chaussée. Quelques fois un cri se distinguait des autres. A d’autres moments il s’agissait de pleurs. Et Haruya devait être là bas.

Une envie irrésistible l’enveloppa. Une force inexplicable qui lui serrait la poitrine… Il voulait redescendre. Il voulait retourner parmi ces adolescents qui avaient perdu la raison et retrouver son petit ami. Il voulait le voir; à tout prix. Le voir sourire ou bien se mettre en colère, peu lui importait. Il désirai surtout le savoir vivant.
Un soupire s’échappa de ses lèvres. Il ne pouvait pas. Pas encore du moins. Il ne pouvait pas abandonner Miyu en plan comme ça. Et puis il n’avait aucune envie de la laisser seule. Oui, elle allait devoir le supporter. Elle allait devoir le suivre. De grès ou de force. Yusuke se surpris lui-même et écarquilla les yeux. Ce genre de pensées émanaient très rarement de lui. Il n’est pas le genre de personnes à prendre les commandes. Lui est plutôt pour la solution collective. Faire quelque chose que tout le monde désire. Sans doute la situation du moment était elle la cause de changement. Non, il en était sur. Cela ne pouvait être qu’elle.

Sur cette pensée, la jeune fille lui répondit. Elle allait bien aussi c’était le principal, le plus important. Ils pouvaient maintenant réfléchir sur ce qu’ils allaient faire. Sauf que pour le moment Yusuke n’avait envie de rien, si ce n’est se réveiller de ce cauchemar qui n’en était pas un.
Passer ? Il ne fallait pas trop espérer. Tout cela risquait de durer un moment. Un très long moment selon lui. Personne n’enferme des lycéens dans leur lycée, dans leur lieu de torture comme ils l’appellent si ce n’est pour se délecter de leur peur plus d’une journée. Et puis il ne faut pas oublier cette histoire de messages non plus.

« _ Je ne pense pas que cela passera. A mon avis nous sommes enfermés pour un bon moment. »

Miyu… Ce nom était inconnu au répertoire du garçon. Ce n’est pas qu’il connaissait les trois quart du lycée, loin de là. Mais il avait une très bonne mémoire auditive. Il lui suffisait d’entendre le nom de quelqu’un une seule fois pour qu’il le retienne. Seulement, il ne se souvenait pas avoir déjà entendu quiconque parler d’une certaine Miyu. Peu importe, il venait de faire sa connaissance. Et apparemment elle aussi aimait détendre l’atmosphère avec un peu d’humour, bon ou mauvais cela n’avait pas d’importance. Yusuke se sentait si soulagé qu’il ne remarqua pas la fin inexistante de la phrase. Pour toute réponse il sourit en retour à Miyu.
Et maintenant? Ils ne pouvaient pas rester immobile durant des heures. Ils devaient faire quelque chose. Pour pouvoir mieux réfléchir, le nippon releva la tête et fixa le plafond. Quelques traces d’humidité traînaient par endroits sur une peinture blanche, et quelques toiles d’araignées finissaient la décoration accrochées aux lampes. Que devaient ils faire à présent? Il n’en savait rien, et l’idée de retrouver Haruya ne semblait pas vouloir quitter sa conscience. Au contraire, cette dernière prenait de plus en plus de place.

« _ Je sais! »

Dis l’adolescent pour lui-même mais à haute voix. Il venait de trouver une solution qui les arrangeraient tous les deux. Car il se doutait bien que Miyu avait autre chose à faire que chercher l’ami d’un garçon dont elle venait à peine de faire la connaissance. Ignorant l’air idiot qu’il pouvait avoir à ce moment là il se retourna vers sa nouvelle coéquipière.

« _ Et si on cherchait de l’aide? Peut être que certains ont eut la même idée que nous et sont montés. Parce qu’à deux on ne peut pas faire grand-chose. »

Est-ce qu’ils allaient devenir fous ? Est-ce que la plupart des élèves qui se trouvaient encore dans le hall allaient être atteint par la folie ?! Voilà une question qu’il ne vaut mieux pas se poser ma petite Miyu. Pourtant la demoiselle se demanda ceci…allez savoir pourquoi. A vrai dire, il était totalement vrai que certaines personnes touchées par une peur intense et une incompréhension total de leur environnement devenait folles. Et si elle aussi devenait folle ?! Complètement aliénée par cette peur qui lui prenait le ventre et lui laissait un sale goût dans le fond de la gorge. Il était fort probable que la demoiselle réfléchissait trop sur ce coup. Mais que faire d’autre dans une situation pareille ?! Sa vous avez la solution elle l’écouterait avec joie.
Des pas précipités se faisaient légèrement entendre malgré le brouhaha qui régnait non loin d’eux. Une étudiante montait les escaliers d’un pas rapide, une main sur son visage. Elle courra presque en passant devant eux, Miyu pensa qu’elle devait pleurer. Est-ce qu’elle devenait folle ?! C’était peut-être la première du groupe… mais certainement pas la dernière. La nippone la regarda passer d’un regard indifférent, alors qu’au fond d’elle même elle se sentait triste pour elle. L’inconnue tourna au premier angle du couloir et elle disparu, laissant juste derrière ses sanglots.

La jeune Hikari resta un instant bloqué sur cet endroit. Sur cet angle de couloir. Comme si elle était hypnotisée par cette apparition. Cependant il ne fallait pas y penser, passer à autre chose. Elle était resté absente un moment. Tout comme Yusuke d’ailleurs. Elle n’aimait pas laisser de grand blanc dans une discussion, mais la situation était telle qu’elle ne pouvait faire autrement. Elle ferma les yeux, l’image du message lui revint alors en tête. La nippone les rouvrit sur son écran de portable. Le message n’y était plus, pourtant elle en tremblait rien que d’y penser. Il ne fallait pas. Il fallait oublier… faire comme si de rien était ??
C’était totalement impossible. Ecoutes donc les paroles censées du jeune homme. L’idée de rester enfermée dans le bâtiment ne plus pas vraiment à la demoiselle. Déjà que l’école lui vouait un grand dégoût, mais si en plus elle s’y retrouvait enfermé avec un pourcentage fort de se retrouver morte à chaque seconde. Autant dire que cette idée ne l’enchantait pas du tout. Elle baissa les yeux, il ne fallait pas désespérer. Cette pauvre histoire ne pouvait pas être si désespéré que ça n’est-ce pas ?! C’était impossible… il ne fallait pas. Elle releva alors son regard et le posa sur le nippon.

Tu crois qu’il y a une solution ?

Sa voix était frêle et remplie de doute. Miyu était d’un caractère optimiste quand elle le voulait. Mais dans une situation comme celle-ci il lui était difficile de remonter le moral des troupes. Elle resta fixé sur le jeune homme, attendant une réponse. Peut-être un indice qui lui permettrait de trouver une solution. Comment s’en sortir ?! Il faudrait ce débarrasser de ce personnage infâme qui doit bien rire des élèves apeurés. Le seul problème était qu’on ne savait rien de lui… Une aide s’il vous plaît !!
« Je sais ! » La voix masculine résonna comme un espoir pour la jeune nippone. Il avait une idée ou bien il était tellement perdu dans ses pensées qu’il ne s’était même pas rendu compte qu’il parlait à voix haute ?! Encore un nouveau mystère. Pour en avoir la solution, il lui suffisait d’attendre. Attendre ce qu’il allait dire après. Une chose intéressante peut-être ?! En tout cas la nippone attendait avec impatience.
Son idée était des plus fabuleuses !! Rechercher des personnes pour avoir de l’aide. Il devait certainement il y avoir d’autres personnes encore raisonnées dans ce fichu lycée. D’une manière ou d’une autre la jeune fille était motivée à les trouver. Elle afficha alors un sourire, sourire qui s’était effacé depuis qu’elle était entrée dans l’école et depuis ce bazar dans le hall.

Quelle merveilleuse idée !!! Je t’adore Yusuke-kun !!!!

Elle rangea son portable dans sa poche en quatrième vitesse, puis l’applaudit une à deux secondes. Une sorte de tic ?! peut-être bien, en tout cas cela montrait qu’elle était de bonne humeur. Elle se décolla du mur sur lequel elle s’était adossée quelques minutes auparavant. Puis elle regarda à droite, puis à gauche du long couloir, pour finir par regarde Yu’.

On commence par où ?