Keitaidenwa Rei
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Keitaidenwa Rei

Nous sommes en plein coeur de Kyoto, en l'an 2043. D'étranges messages ont été reçus sur les téléphones portables, prédisant la mort de leur possesseur... Et voilà que les élèves sont enfermés dans un lycée qui semble n'être que fantôme pour la ville...
 
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 » Miyoki ` [Validée XD]

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Miyoki Kyuto
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Miyoki Kyuto


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MessageSujet: » Miyoki ` [Validée XD]   » Miyoki ` [Validée XD] EmptyVen 30 Nov - 0:07

- Votre Personnage -

» Miyoki ` [Validée XD] Repartqd1

Prénom, Nom :
KYUTO Miyoki

Âge : 17 ans

Histoire & Caractère : [Si ce n'est pas assez développé ou trop brouillon, n'hésitez pas à me le dire et j'écrirais un caractère à part, bien délimité.]

Point de vue de Mme Haruhi Kyuto.

» はりぼてのおとな (Adulte de papier mâché)

Un mariage d’argent. Voilà comment avait commencé ma ridicule vie d’adulte. Je n’avais alors aucun diplôme en poche, un salaire de misère ainsi qu’un loyer qui expirait dans un futur excessivement proche et j’avais beau tourner et retourner ces problèmes dans mon esprit, j’étais fondamentalement inapte à les résoudre par moi-même. Je vendais donc l’appartement pour une liasse de yens, quittait sans regret mon travail pour m’installer temporairement à l’hôtel.
Il a suffit d’une nuit, d’un homme au costume trois pièces et aux chaussures impeccablement vernies, de draps froissés et de sourires échangés pour que je me retrouve propulsée dans une nouvelle vie, diamétralement opposée à celle qui j’avais pu mener depuis ma sortie du lycée. Un mariage d’argent, oui. Nous avions réellement besoin l’un de l’autre, pour des raisons différentes certes, mais les faits étaient là : lui comme moi colmations, grâce à cette union, les vides présents dans nos vie. Il répondait à tous mes besoins matériels et je crois pouvoir affirmer, sans me fourvoyer, qu’il me vouait une affection certaine, à laquelle je tentais de répondre de mon mieux. Quant à moi, je me contentais de lui être agréable et de me comporter comme une épouse à la fois moderne, séduisante et bien élevée lorsque je l’accompagnais à des soirées mondaines.
Je n’étais qu’une personne stupide et intéressée et ne ressentais aucune honte vis-à-vis de cela. En effet, je me plaisais à porter des robes luxueuses, à déjeuner régulièrement au restaurant et à être désagréable avec n’importe qui, n’importe quand.
Shiro et moi menions donc une vie tranquille, qui nous convenait relativement bien.
Le jour vint cependant où ses parents, deux insupportables vieillards en décrépitude que j’avais peine à supporter, exigèrent un héritier. Inutile de dire que je haïssais les enfants. Toutefois, j’avais gouté au luxe et je craignais plus un retour à la misère qu’un gamin. Je me pliais donc, non sans rechigner, au souhait des patriarches.
Neuf mois plus tard naquit Miyoki. Première erreur, c’était une fille. A mon grand étonnement, les Kyuto séniors n’en firent cependant pas tout un drame, ce qui eut pourtant collé parfaitement au style de la maison. Shiro, quant à lui, était on ne peut plus ravi et ne perdait pas une occasion de la cajoler. Son enthousiasme débordant suffisait à m’écœurer. Non, vraiment, je ne désirais pas la venue au monde de Miyoki. Je dus cependant m’en occuper à temps plein. Plus de sorties, ni d’après-midi passés en compagnie de sympathiques bécasses, plus d’amant, ni de soirées privées. Je n’y mettais donc aucun cœur, me montrait négligente et brusque, ne lui témoignant aucun amour maternel. Je commençais à lui préparer à manger et oubliais le tout sur le feu ou la laissais enfermé dans son parc des heures durant sans même m’en rendre compte. J’étais définitivement irresponsable et mon mari ne manquait jamais de me le faire savoir par un de ces sermons autoritaires. Ma vie commençait réellement à m’ennuyer. Je détestais les tâches qu’incombait le rôle de maitresse de maison et être la potiche de Shiro dix fois l’an me lassait progressivement. De plus, je ne supportais plus Miyoki. Nous n’avions absolument rien en commun, ce qui était pour moi une indéniable source de fierté. Elle était le portrait craché de son père. Des cheveux couleurs ébène, des yeux sombres, expressifs, un nez bien dessiné, une bouche rosée, un teint relativement pâle et un visage aux traits fins. Elle n’avait hérité d’aucunes de mes manières juvéniles, ni de mes attitudes foncièrement puériles, ne parlait pas à tout bout de champs et ne passait pas son temps à faire d’innombrables bêtises. Miyoki ne recherchait pas nécessairement ma compagnie, ni celle des autres, bien qu’elle fût comblée par la totale attention que son géniteur lui portait. Même s’il est difficile de fixer avec exactitudes les traits de caractère dominant d’une personne dès l’enfance, cela ne faisait aucun doute qu’elle était une petite fille posée et relativement solitaire. Et son calme, son humeur globalement égale, me tuait. Je me mourrais dans cet appartement trop grand à regarder défiler le tout Tôkyô depuis mes interminables baies-vitrées, tout en rêvant de me glisser dans la peau d’une de ses femmes d’apparence parfaite. Personnellement, et je l’admettais parfaitement, j’avais raté ma vie. Je n’étais qu’une traînée imbue d’elle-même, mariée à un homme qu’elle ne valait pas et envers lequel elle ne ressentait rien, enfermée dans une cage dorée étouffante et affublée d’une chi*rde taciturne.

Bonjour je suis Haruhi Kyuto, né Mamiya et ma vie est un échec.

Un matin de décembre, je fis donc mes valises. Shiro ne revenait jamais avant la tombée de la nuit, ce qui me laissait bien plus de temps que nécessaire. Pêle-mêle, j’entassais donc l’essentiel de mes effets personnel et remplissais, avec une cupidité non contenue, mon sac à main d’argent liquide. Balayant la pièce des yeux, mon regard se posa une dernière fois sur les imposantes fenêtres, au-delà desquelles la ville commençait tout juste à s’agiter.
En quittant l’appartement et mon mari par la même occasion, j’avais le sentiment de me défaire ainsi peu à peu de mes entraves. A cette pensée, une illusoire sensation de légèreté me vrilla le cœur. Ephémère. Il restait Miyoki. Je traversais alors le salon et ouvrait à la volée la porte de sa chambre, ma valise à la main. Elle était là, assise sur son lit, à me détailler avec ses yeux immenses. Moi, je me tenais droite, dans l’encadrement, incapable de bouger.


« - Maman, où est-ce qu’on va ?

- En voyage. Allez dépêche-toi. »


Je l’attrapais par le bras et la conduisit dans le corridor. En lui tendant son manteau, j’interceptais involontairement son regard : perdu. Simplement perdu. Je n'aurais su dire si, à cet instant, Miyoki avait connaissance de mes intentions et de mes motivations mais, alors que je la traînais hors de l’appartement, je crus apercevoir dans ses yeux, qui avaient continué de fixer notre ancien logis jusqu’à la dernière seconde, une sorte de résignation. Tu savais déjà tout, n’est-ce pas ?

Dans le car à destination de Kyôto, je ne parvins pas à trouver le sommeil. Miyoki elle, s’était endormie quelques heures plus tôt, recroquevillée sur elle-même, après avoir passé une bonne partie du trajet à regarder fixement le plafond. Pourquoi l’avais-je emportée avec moi ? Voilà la question qui me torturait. La réponse était pourtant évidente : je refusais de me rendre responsable de mon propre malheur. Shiro et sa gamine en était forcement les coupables directs et la simple idée que l’un ou l’autre puisse accéder à ce bonheur qui me dédaignait inlassablement me rendait malade. J’accumulais les échecs et les voir, ou ne serait-ce que les imaginer, épanouis ensembles, était au dessus de mes forces. Peu m’importait qu’ils gardent un souvenir atroce de ma personne. Je voulais seulement qu’ils souffrent et, qu’à chaque chute, chaque entaille déchirant plus ou moins profondément leur cœur, ils sentent mon ombre planer au dessus de leurs têtes. Immortelle.
Je n’étais décidement qu’une adulte de papier mâché. Et pas même le temps ne parviendrait à effacer mes erreurs, j’en avais l’intime conviction. Incapable de tenir mes promesses, je n’avais cessé d’être habité par le même égoïsme, empoisonnant docilement mon entourage.

Nous arrivâmes le lendemain. Il ne me restait désormais plus qu’une barrière à enjamber et j’étais libre. La nuit m’avait plus ou moins porté conseil et j’avais pris la décision de l’abandonner devant la porte d’une de mes amies de lycée. J’osais espérer que Miyoki aurait assez de bon sens pour lui demander son aide et qu’elle aurait, quant à elle, assez bon cœur pour lui porter assistance. Sinon tant pis.

« - Miyoki, regarde moi bien dans les yeux. Tu vas rester ic…

- Mam …

- C’EST UN ORDRE, TU M’ENTENDS ! Papa ne t’aimait pas et Maman non plus, tu comprends ? Le bonheur n’est qu’un leurre Miyoki, ne le poursuit jamais ! MIYOKI, REGARDES MOI ! Tu as compris ? (...) C'est bien. »


Je fis volte face et partis, sans même me retourner. Alors c’était donc ça, la cruauté : laisser une gamine de six ans, par une froide matinée de décembre, seule sur un perron, la tête pleine de mensonges.

Point de vue de Shuuhei Kasahara :

» Ce que les adultes ne comprennent pas.

« - Shuuhei ! Shuuhei ! Descends tout de suite ! »

Ma mère hurlait. D’inquiétude, de peur, de colère aussi. Ses cris étaient un échantillon de sentiments ambivalents et indistincts. Elle hurlait. Hurlait. Encore et encore.
Poussé par une curiosité propre aux enfants de mon âge, j’avais descendu en hâte les escaliers. Arrivé dans le corridor, à ma grande surprise, j’étais tombé nez à nez avec une fillette. Ou du moins ce qu’il en restait. Frigorifiée, les cheveux littéralement trempés, au moins tout autant que ses vêtements, le regard fuyant, la tête baissée.


« - Shuuhei, tu la connais ?!

- Non. »


Ce ‘Non’ étonna ma mère et eut pour désastreux effet de la plonger dans une anxiété encore plus grande, qu’il lui était visiblement impossible de réprimer. La maison elle-même semblait résonner et trembler sous ses plaintes et interrogations sans réponses. Je n’y prêtais plus vraiment attention, me contentant de fixer, sans politesse aucune, la nouvelle arrivante. Ce qui me surprit le plus, c’est qu’elle ne pleurait pas. Elle semblait pourtant avoir passé la nuit dehors, ce qui me paraissait une épreuve plus qu’éprouvante et désespérante. Je n’étais à l’époque qu’un gamin de six ans et l’idée seule de passer une nuit pluvieuse assis sur le perron d’une maison remplie d’inconnus me paraissait inconcevable. Je ne pouvais m’empêcher de me demander si elle avait eu peur, s’il elle avait eu froid ou si elle avait souffert mais ne trouvait aucune réponse à mes questions. Son visage était inexpressif.
Dis, tu es réellement humaine ?


« Shuuhei, arrête donc de la dévisager comme ça et file prendre tes médicaments ! Le docteur va encore te sermonner, tu le sais bien ! »

Nous apprîmes plus tard qu’elle s’appelait Miyoki, fille d’une certaine 'Haruhi' que ma mère avait côtoyé jadis.. Ces deux maigres informations constituaient à elles seules la liste exhaustive de tout ce que nous savions et visiblement de tout ce qu’il y avait à savoir sur notre oiseau tombé du nid. Le reste n’était qu’hypothèses et élucubrations et le resterait sûrement à jamais.
Je ne saurais dire si je voyais son arrivée comme un événement positif ou non. Et puis, à bien y réfléchir, mon éventuel point de vue n’avait aucune importance : elle était là, un point c’est tout.
Dès lors, nous commençâmes donc à cohabiter. Nous partagions la même chambre, vivions sous le même toit et, en dehors des heures où elle était à l’école, passions la journée ensemble. Pourtant, Miyoki demeurait, pour moi, une parfaite étrangère. J’avais toujours cette désagréable impression de vide quand je rencontrais son regard, un vide qui semblait la dévorer de l’intérieur, irrémédiablement. Ce dernier s’étendait même tant et si bien que j’avais l’intime conviction qu’un jour, il ne ferait qu’une bouchée de sa substance. Son enveloppe charnelle disparaîtrait alors et son âme errerait, à n’en pas douter, dans notre maison pour l’éternité.
Lorsque je faisais part à ma mère de mes conclusions saugrenues, elle me répondait toujours avec un air désolé, teinté d’une certaine pitié :


« C’est le traumatisme, Shuuhei. Ca passera. »

« Ca passera. » Je détestais l’entendre prononcer ces deux mots et haïssais encore davantage cette lueur dans son regard qui semblait dire tout le contraire. Je ne savais pas grand-chose de Miyoki, mais ce dont j’étais certain c’est que je n’avais aucune envie qu’elle devienne invisible. Oui, moi, Shuuhei Kasahara, je ne voulais pas continuer à vivre avec un fantôme.
Je m’attelais à la tâche l’après-midi suivant. Elle était rentrée de l’école une trentaine de minutes plus tôt et faisait ses devoirs, avec plus ou moins d’attention. Je ne savais pas vraiment si cet instant était ce qu’on avait l’habitude d’appeler ‘le bon moment’ mais je ne pouvais pas prendre le risque d’attendre plus longtemps. Sautant au bas de mon lit, j’allais donc me planter face à elle, avant de poser mes mains sur ses épaules.


« - Miyoki-chan … Ce que je vais te dire est très important, alors écoutes moi bien, d’accord ?
C’est peut-être difficile mais … ne laisses pas le vide te dévorer ! Je sais que tu as souffert mais … s’il-te-plaît reviens parmi nous ! Ne deviens pas un fantôme comme eux, je t’en prie ! »


Sans m’en rendre compte, j’avais commencé à la secouer, de plus en plus violemment.

« - Si tu reviens, si tu repousses ces démons, ils ne te feront plus jamais …

- Shuuhei, arrêtes, arrêtes, s’il te plait !

- Plus jamais de mal, Miyoki-chan, tu m’entends ? Moi, je te protégerais ! Toi aussi, tu as le droit d’être heureuse !

- ARRETES ! »


Son cri résonna dans l’habitacle. Violent. Déchirant. En essayant de se dégager de mon étreinte, elle m’avait involontairement poussé, avec plus du force sans doute qu’elle ne l’avait imaginé. Je tombais au sol dans un bruit sourd. Bam. Et le vide.
Je me réveillai, au beau milieu de la nuit, l’air hagard.
Je me questionnai un instant sur la raison de ma présence ici, dans cette petite pièce exigüe qui n’était assurément pas ma chambre, mais mes membres endoloris et mon front brûlant eurent tôt fait de me rappeler la scène de la veille. Ma faible constitution et la maladie qui me rongeait depuis ma venue au monde avait eu raison de mon acte héroïque et une simple chute au sol m’avait visiblement fait perdre connaissance. J’avais échoué. Je me redressai un peu, non sans esquisser un rictus de douleur et écartai légérement les rideaux qui obstruaient les fenêtres. J’avais simplement envie d’observer le ciel nocturne. Ceci fait, la faible lueur de la lune vint éclairer la pièce et j’eus le loisir de découvrir Miyoki, endormie sur une des chaises à côté de mon lit. Son parfum flottait toujours dans l’air et l’empreinte de sa main se dessinait encore sur les draps. Ca et là, des ‘Gomen Ne’ étaient tracés du bout des doigts dans la buée des vitres. Je ne pus réprimer un sourire.
J’avais été bien capricieux et égoïste en exigeant d’elle plus qu’elle n’était capable de me donner. Désormais, je n’avais plus besoin de m’inquiéter, cette dernière n’était visiblement pas en passe de se faire aspirer par un vide qui me dépassait. Non, très loin sous d’épaisses couches de neige et de glace, Miyoki avait encore un cœur. Elle était humaine, et, en cette nuit constellée d’étoiles, j’en avais eu la preuve irréfutable.
Fort de cette déduction, je pris alors doucement sa main dans la mienne, chaude et tremblante. Elle sursauta, cette différence de température ayant dû l’éveiller, puis, sans rien dire, elle se hissa sur mon lit. Et, se nichant dans mes bras, elle se mit à pleurer. Silencieusement.
A cet instant, la raison de ses larmes m’avaient échappé. A l’évidence, les filles étaient encore un bien trop grand mystère pour moi. Cependant, j’avais senti que, pierre à pierre, imperceptiblement, le mur qui se dressait auparavant entre les deux gamins que nous étions commençait à s’effriter.


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Miyoki Kyuto
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MessageSujet: Re: » Miyoki ` [Validée XD]   » Miyoki ` [Validée XD] EmptyMar 4 Déc - 22:01



» Miyoki ` [Validée XD] Repar2su9
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Les années passaient, inexorablement, et notre attachement l’un pour l’autre n’allait, quant à lui, qu’en s’accroissant. Au fond de nos yeux sommeillaient encore paisiblement les ombres des enfants que nous avions été, cette nuit là, et que rien ne semblait pouvoir altérer.
De Miyoki, je voyais ce que les adultes n’avaient jamais su voir et assimilais ce que tant d’autres n’avaient jamais saisis. Je lisais dans son cœur avec une étrange facilité, qui ne cessait d’étonner cette ribambelle de psychologues incompétents chez qui ma mère l’amenait de force. Et ce, car moi, je détenais ce que les adultes ne comprenaient pas.
Miyoki était, en tout et surtout, quelqu’un de foncièrement solitaire. Il était aisé de voir, uniquement à sa manière d’agir, qu’elle avait été fille unique et que, durant les premières années de sa vie, on ne lui avait guère prêté d’attention. Elle avait du acquérir, pendant ce laps de temps, une sorte d’autonomie qui la poussait, encore aujourd’hui, à n’agir que par elle-même. Toute aide, même indispensable d’un point de vue objectif, lui paraissait superflue. Elle n’avait jamais appris qu’à compter que sur elle-même et se trouvait souvent dans l’impossibilité de se reposer sur moi, même lorsque je l’en priais. Je ne savais si cette « indépendance » lui tenait lieu d’atout ou s’il elle était un élément nocif. En effet, elle qui paraissait globalement responsable, perdait tout sens des réalités lorsqu’il s’agissait d’elle-même. Jamais elle ne se ménageait pour quoi que ce soit et se fatiguait souvent inutilement. Cette fierté mal placée était donc synonyme à mes yeux d’autodestruction. Loin de lui permettre de se suffire à elle-même, elle ne faisait qu’angoisser son entourage proche. Oui, Miyoki était résolument dévorée par un orgueil que je ne m’expliquais pas. A la fois salutaire et encombrant, il semblait seconder chacune de ses actions et cela avait le don de m’inquiéter. Je me savais mourant et j’étais conscient qu’à ma disparition, il n’y aurait alors plus personne en mesure de veiller sur Miyoki. L’idée même de la regarder de loin se blesser elle-même sans pouvoir rien y changer m’était insupportable. Mon impuissance me donnait résolument envie de vomir et tout ceci m’obsédait à un degré assez effrayant.
Moi, je ne voulais rien d’autre. Seulement que quelqu’un continue de s’occuper d’elle. Peu importe qui.
J’avais appris avec le temps que Miyoki n’était définitivement pas ce qu’on pouvait appeler quelqu’un de bavard. Elle cultivait à l’évidence un certain mutisme et n’intervenait que quand cela lui paraissait nécessaire. Il ne me semble pas que ce fut réellement du à de la timidité, au contraire, mais plutôt à un souci de concision. Intelligente, elle était dôté de cette répartie mordante, parfois arrogante. De ce fait, s’étendre en paroles vides de sens et exempts de ressenti lui paraissait grandement stupide. De toute façon, et, à bien y réfléchir, elle s’en savait incapable. Elle était, en effet, fondamentalement inapte à parler d’elle. Quant à exprimer ses sentiments, ne l’envisageons même pas. A coup de murs et de barrières effrayantes et friables, elle n’avait de cesse de maintenir les autres à une certaine distance. Je crois qu’elle avoir une peur panique qu’on puisse déchiffrer son cœur sans son consentement. Qu’une personne indésirable la connaisse dans ses moindres recoins l’aurait rendue vulnérable et faible et c’était une vérité trop dure à admettre, donc ignorée. C'est pourquoi, dans le but de repousser autant que possible l’altercation avec ce blocage émotionnel, elle se montrait présente mais inaccessible.
Elle affichait en toute circonstance une relative indifférence envers tout et tout le monde. Pas qu’elle haïsse particulièrement les gens, seulement elle ne tissait volontairement avec eux que des liens fébriles et à court terme. Ainsi les éventuelles pertes de contacts ne l’attristaient jamais outre mesure. Il fallait, par ailleurs, s’armer de patience pour gagner ne serait-ce qu’un peu de sa confiance.
En ce sens, je me considérais comme « un privilégié ». Je savais pertinemment que les « Daisuki da yo » qu’elle m’adressait, la tête sur mon épaule, rompant le silence qui jusqu’alors nous enveloppait, n’avaient jamais été destinés à aucun autre. Et ça me rendait étrangement heureux.
Dès notre première rencontre, le courage qui l'animait m’avait frappé. En effet, elle ne se plaignait jamais des choses qui lui arrivaient, aussi horribles fussent-elles. Et, contrairement à beaucoup d’autres, elle ne tirait aucune fierté de cette bravoure dont elle faisait preuve. Avec une détermination certaine, elle se contentait de tracer sa route, un point c’est tout.
Autre point primordial : Miyoki était une véritable boule de nerfs, rongée par des angoisses et des peurs inexpliquées. D’ordinaire d’humeur égale, la mine légèrement boudeuse et/ou inexpressive, elle ne pouvait s’empêcher de réagir de façon excessive, lorsqu’on avait le malheur de la provoquer ou de la bouleverser profondément. Ces réactions démesurées contrastaient avec sa nature posée et étaient, pour elle, une source de honte. Ma maladie, par exemple, était un sujet qui la plaçait automatiquement sur la défensive. Lorsque, plusieurs années auparavant, les gamins du quartier venaient se planter systématiquement sous mes fenêtres dans le but de me narguer, un ballon sous le bras, Miyoki, au lieu de les ignorer comme j’avais appris à le faire, descendait toujours les escaliers quatre à quatre, montrant les crocs. Elle les congédiait alors peu poliment, à coup de « BARREZ VOUS ! VOUS M’ENTENDEZ, BARREZ VOUS BANDE D’ABRUTIS ! », faute de pouvoir leur casser la figure. Ces excès de rage, bien que passagers, laissaient, plusieurs heures durant, des traces sur son visage, crispant ses traits. Elle avait un mal fou à reprendre son calme, à évacuer sa colère.
Enfin, malgré toutes les tares dont on pouvait l’affubler, Miyoki restait néanmoins quelqu’un de foncièrement bien-intentionné. Certes, c’était une gentillesse sélective et à laquelle peut pouvait se vanter d’avoir goûté, mais ça n’en restait pas moins de la gentillesse. Gentille mais sans en faire trop. Pas cette gentillesse écœurante, qui vous étouffe, vous asphyxie. Non, une gentillesse pure, discrète et désintéressée. Une générosité sans intérêt, ni besoin de reconnaissance. Attentionnée sans être indiscrète. Amusante sans en devenir lourde. Brillante sans l’exhiber et en devenir barbante. Attachante sans être collante. Et cela avec un sourire aux lèvres, un sourire mignon contrastant avec sa beauté froide, un sourire qui donne envie de la serrer dans ses bras.
Enfin, Miyoki avait une manière particulière de montrer son affection. En effet, elle avait pour principe de ne jamais dire explicitement aux autres ce qu’elle faisait pour eux, non, elle se contentait simplement de le leur faire sentir. Plus que des paroles tendres et dégoulinantes d’amour, c’était l’attention qu’elle portait à des détails concrets qui importait et qui touchait inexorablement le cœur de son entourage.
Elle ne mettait jamais de fleur dans ma chambre d’hôpital, sachant pertinemment que je détestais ça, et préparait mon café à la perfection, avec énormément de sucre.

Peu m’importait ses défauts et je n’avais que faire de ce qui pouvait déranger certains chez elle. Moi, je l’aimais. C’est pourquoi je m’efforçais toujours d’éclairer son âme lorsqu’elle en avait besoin et de desserrer les lames autour de ses mains.


------------------

J’entrai en phase terminale l’année de ses quinze ans. Interné d’urgence à l’hôpital pour une durée indéterminé, je quittai à regret le logis familial. « Tu ne reviendras jamais, Shuuhei. Ta vie est une corde sur laquelle on a déjà trop tiré. Perfusions, traitements, médicaments, opérations … Un jour, tout ça n’aura plus d’effet, mon bonhomme. La médecine à ses limites et il en va de même pour ton petit corps meurtri.», voilà le discours que me tenait inlassablement ce qui me servait de conscience. Des mots durs, qui me vrillaient le cœur. Impacts. Et la saveur amère de l’injustice sur les lèvres, ce dégoût palpable d’avoir vécu trop mal, trop peu. L’impuissance qui nous ronge et la mort que l’on guète, tapi au fond du lit, dans cette chambre vide qui a absorbé tout nos espoirs il y a bien longtemps.
Un jour, peut-être, tu te vengeras Shuuhei, mais pas aujourd’hui. Ni demain. Il faut comprendre mon grand qu’on ne se venge que rarement de la vie.
J’attendais donc.
Ma mère avait interdit à Miyoki d’abandonner le lycée pour me veiller jour et nuit. Elle l’avait imploré pourtant, des heures durant. Puis des jours et des nuits. Des « S’il-te-plait, s’il te plait » au bord des yeux. Epuisée, ma génitrice finit par prendre conscience que, peut importait ses recommandations, sa fille adoptive ne s’y plierait jamais, elle s’en remit donc à moi. Les yeux dans les yeux, je disais non à Miyoki.
Promets-moi de retourner au lycée, hein.
Je ne voulais simplement pas qu’elle me regarde agoniser. M*rde, j’avais joué les héros pendant dix ans, brisé des murs pour elle et dégelé son cœur, alors était-ce réellement absurde de souhaiter que les dernières images qu’elle ait de moi, celles qui restent gravées au fer rouge, ne fussent pas celles d’un gamin chétif et mourant dans un grand lit blanc ? Je ne désirais pas non plus que l’atmosphère étouffante et putréfiée de l’hôpital lui gâte l’esprit.
A l’annonce de ce refus, elle pleura. Beaucoup. Tous les jours, elle entrait dans ma chambre les yeux bouffis, essayant de me sourire : la mise en scène erronée. Je le voyais parfaitement et pourtant je ne le lui faisais jamais remarquer. Je savais qu’elle faisait de son mieux pour éviter de me faire culpabiliser ou regretter mon choix et je l’en remerciais sincèrement. Mon cœur, déjà trop lourd, aurait été incapable de (sup)porter sa rancune. Dès Septembre, Miyoki fut envoyée à Chiryoku, l’internat le plus proche. Les règles de l’établissement l’empêchant donc de sortir de son enceinte lorsqu’elle le souhaitait, ses visites ne furent plus quotidiennes. Toutefois, il m’arrivait souvent de me réveiller et de trouver un thermos de café sucré posé sur la table de nuit. Les fleurs apportés par des personnes bien intentionnées mais peu renseignées avaient été jeté à la poubelle et des messages se détachaient de la buée des vitres. « Tu me manques Shuuhei. » Et, à l’endroit où elle s’asseyait toujours, au bas côté du lit, sur le carrelage, la tête posée sur la couche, les draps étaient encore humides.
L’immense contentement que me procurait chacune de ses visites, chacun des ses efforts me permettait de passer la semaine au mieux.

Ne t’inquiètes pas Miyoki, moi, je continuerais de t’attendre aussi longtemps que je le pourrais, alors continues de chercher le bonheur.


Sa Réaction face aux messages reçus sur les portables : A venir.

Autre : [Piercing(s), tic, tatouage(s)...] R.A.S


Dernière édition par le Sam 5 Jan - 17:55, édité 24 fois
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Haruya Fujihiro
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MessageSujet: Re: » Miyoki ` [Validée XD]   » Miyoki ` [Validée XD] EmptyMar 4 Déc - 22:39

J'adore ton histoire <3 <3
T'écris magnifiquement bien ! Il faut que tu penses à écrire un roman » Miyoki ` [Validée XD] 93255, je l'acheterais en 100 exemplaires au moins !

Et pis bon anniversaire en retard <3 ! J'ai honte de ne pas te l'avoir souhaité avant =s

Et puis re-bienvenue aussi
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https://keitaidenwa-rei.forum-actif.net/presentations-f4/haruya-f
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MessageSujet: Re: » Miyoki ` [Validée XD]   » Miyoki ` [Validée XD] EmptySam 5 Jan - 17:51

- Test Rp -


Répondez au sujet que vous préférez en développant le plus possible [Minimum huit lignes]

Sujet 1 :
Vous venez de recevoir sur votre portable un message vocal vous annonçant votre mort deux jours après. Quelle est votre réaction, vos sentiments ? Vous pouvez y inclure quelques paroles, mais ne faites pas réagir d'autres personnes que vous.

22h37.
Le début d’une sonnerie. Puis le silence.
A tâtons, Miyoki s’empara de son portable. A peine l’eut-elle ouvert que la seule lumière émise par l’appareil suffit à l’aveugler, ses yeux étant encore habitués à l’obscurité quasi-totale qui l’avait enveloppée jusqu’alors. L’écran affichait un appel manqué. Elle n’eut pas la présence d’esprit de se demander qui pouvait bien avoir composé son numéro à une heure pareille et elle ne s’interrogea pas même sur les raisons qui avaient pu motiver un tel appel. Non. Elle entreprit uniquement d’écouter ledit message qu’on lui avait laissé.
Au bip sonore qui indiquait le début de l’enregistrement avait succédé un long soupir rauque. Puis, le grincement d'un objet imposant dont la chaîne s'apprêtait à céder lui était parvenu, suivit de près par l’écroulement de ce dernier dans un bruit sourd. Simultanément, elle avait intercepté des cris, les siens, sans doute possible, et, après l'affaissement de l'objet sur son corps frêle, une pénultième plainte était parvenue à son oreille avant que le silence ne se fasse, enfin.
Ses doigts, auparavant crispés sur son téléphone, se desserrèrent peu à peu. Lui échappant des mains, ce dernier alla droit se fracasser sur la moquette, dans un bruit lamentable.

Mon portable s’est éteint sous le choc et pourtant je les perçois encore, mes plaintes. Je m’entends hurler à l’intérieur de ma propre tête. A la manière d’un de ces anciens vinyles rayés, mes cris tournent, tournent et retournent dans mon esprit. Le dortoir m'oppresse. Les secondes sont scandées par la respiration régulière de mes ‘camarades' de chambrée, gentiment lovées dans les bras de Morphée. Ce seul bruit, pareil à un métronome, vient briser le silence ambiant. Mon cœur bat la chamade et ma respiration est irrégulière. Cacophonie intérieure, contrastant avec l'étreinte malsaine du néant sonore extérieur.
J’ai les mains qui tremblent, irrémédiablement. Je le sais. Je suis incapable de les distinguer clairement, pourtant. Je les sens, c’est tout. Elles m’apparaissent comme étrangères, affranchis de tout contrôle. Elles tremblent, tremblent, encore et encore. Sans s’arrêter une seule seconde. Et "on" hurle, encore et encore. Indéfiniment.
J’vais mourir. Pas dans un grand lit blanc, d’une maladie incurable comme Shuuhei, ni d’une crise cardiaque dans un canapé, à 70 ans, avec un mari et trois gosses. Non, dans deux jours je serais morte, énième victime du tueur en série sévissant au lycée Chiryokku. Et tout ce que cette sentence m’évoque, c’est une gamine de cinq ans, par un froid glacial, assise sur des marches.


Tu vois, Miyoki, je t'avais prévenu, tout nous rattrape un jour ou l'autre. Ici, maintenant, au cœur de ces ténèbres qui vont en s’épaississant, tu es redevenue cette enfant de six ans, ce soir d’hiver. Le cadre diverge bien sûr, le perron de cette maison n’ayant rien à voir avec la chambre banale, donc rassurante, où tu te trouves actuellement, mais tu n’as aucun mal à transposer l’un sur l’autre, n’est-ce pas ? Te souviens-tu comme les heures s’égrenaient lentement, à la manière d’un compte goutte ? Et tes pupilles noires fixant ce soleil au loin, qui déclinait, quand à lui, bien plus rapidement que tu ne l’aurais désiré. Ressens-tu ce froid qui te serrait les entrailles, s’insinuait dans chacun de tes membres, les paralysait ? Bien sûr, suis-je bête, tu es même capable de percevoir jusqu’au contact de cet escalier verglacé sous toi. Il y avait les mots de ta mère aussi : « Tu ne seras jamais heureuse, Miyoki. Le bonheur est un leurre ». Son ombre flotte encore au dessus de ta tête, en cet instant plus que tout autre, je me trompe ?
Tu vois le tableau est presque complet.
Considère la gamine que tu étais, Miyoki. Admire la tandis qu’elle prend possession de toi. Observe, mais lutte ! Non, ne te blottis sous tes draps comme une enfant, arrête de fuir !


J’vais mourir. Et comme l’avait prédit ma mère, je laisserais derrière moi mon ébauche de bonheur inachevé. Je ferme les yeux, geste inutile qui me donne seulement l’illusion d’être coupée, rien qu’un peu plus du monde extérieur. Il est bien beau mon courage et bien factice mon orgueil. J’aurais beau montrer les crocs à la mort, ça ne l’empêchera en aucun cas de venir me chercher.
Pitié, arrachez-moi la tête, que j’arrête de penser. Que j’arrête de voir défiler ces images derrière mes yeux clos. Je vois Shuuhei, je nous vois ensemble. Et ces souvenirs me paraissent distants de plusieurs années lumière. Je vois Kiba. Les mêmes images, toujours, que se succèdent, se chevauchent puis finissent par se mélanger tandis que la douleur monte en moi, allant crescendo. J’ai mal partout. A la tête, au cœur, je ne sais plus. Je suffoque, halète, et, à ma respiration bruyante se mêlent d’irrépressibles sanglots.

C’est une pièce de théâtre sans sens, mais ils applaudiront de toute façon. [My body is a cage – Arcade Fire]


- Derrière votre Personnage -


Prénom : (Facultatif) Raphaëlle
Âge : (Facultatif) 15 (Ouais, bon demain, & alors ? -- )
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Que pensez-vous du forum ? GENIAL <3
Votre présence sur 7 : 5/7
Où et/ou par qui avez-vous connu le Forum ? Allen, my sistah x3
Accepteriez-vous que votre personnage meurt (Possibilité d'en refaire un autre) ? Why not =)
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